Suicide de Christine Renon : l’administration est bien responsable !

Le vendredi 3 janvier 2020, nous avons appris par voie de presse que l’Éducation nationale avait reconnu le suicide de Christine Renon imputable au service.
Par cette décision, qui résulte d’une démarche entreprise par la famille, la direction des services
départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) de Seine-Saint-Denis reconnaît sa responsabilité dans ce drame. La lettre laissée par Christine Renon ne laissait en effet aucune place au doute quant au fait que la détérioration de ses conditions de travail avait poussé à bout notre collègue, directrice d’école à Pantin.

SUD Education 93, rappelle que ce suicide n’est pas un cas isolé. Chaque semaine semaine en France, un·e agent· de l’éducation nationale se suicide (58 suicides en 2018-2019), bien plus encore tentent de le faire. Dans la majorité des cas, cela se passe en dehors du lieu et du temps de travail. Ils sont pour la plupart passés sous silence, et faire reconnaître leur lien avec une organisation du travail pathogène est dans ces cas très difficile.

Pour SUD Education 93, c’est contrainte et forcée par une mobilisation d’envergure (3 000 personnes devant la DSDEN le 3 octobre), un front syndical uni en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail départemental (CHSCTD), et par la ténacité des ayants droits de Christine Renon, que l’administration a reconnu sa responsabilité.

Nous regrettons que le directeur académique n’ait pas jugé opportun d’avertir les organisations syndicales élues au CHSCTD de sa décision, qui date du 11 décembre. Nous rappelons que la première réaction de M. Auverlot, recteur de l’académie de Créteil, avait été d’évoquer une “fragilité personnelle” chez notre collègue. Nous rappelons aussi que le ministre Blanquer avait tenté d’instrumentaliser cette tragédie pour justifier son projet de réforme du statut des écoles et des directeur·rices.

Pour SUD Education 93, la dégradation des conditions de travail et les drames qui en résultent sont les conséquences des baisses de moyens, de la multiplication des tâches, des pressions hiérarchiques et de la perte de sens de notre travail. SUD Education 93 revendique que tous les suicides soient reconnus imputables au service, dès lors que la famille en fait la demande.

Nous revendiquons également qu’une enquête du CHSCT soit systématiquement menée en cas de suicide.

A ce titre, SUD Éducation 93 rappelle qu’une enquête du CHSCTD de Seine-Saint-Denis est en cours, qui devra dévoiler les mécanismes pathogènes de l’organisation du travail dans l’Éducation nationale quipoussent parfois les personnels jusqu’au suicide.