Samedi dernier, deux collègues ont commis le crime pâtissier de s’en prendre à l’ancien ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer en l’aspergeant de crème chantilly. Rien de bien grave. Mais pour l’ego fragile du candidat aux législatives, c’est tout une affaire. Nous souhaitons apporter tout notre soutien aux collègues de Montargis face à la répression dont ils font aujourd’hui l’objet !
La rapidité de la procédure judiciaire, les 8 heures de garde à vue, puis l’accueil par leurs chefs d’établissement respectifs ainsi que par un haut responsable de l’éducation sur leurs collèges témoigne du sort réservé à tous ceux qui osent ou oseraient défier Macron, Blanquer et compagnie. L’ancien ministre de l’éducation a ainsi été immédiatement soutenu par les siens comme s’il avait été victime d’une violence insupportable : les soutiens et les commentaires en faveur de l’ancien ministre ne connaissent plus de limite dans la surenchère. Pap Ndiaye tweete ainsi : « La vie démocratique ne peut exister que dans un débat d’idées respectueux des hommes et des femmes qui s’engagent. Soutien total à @jmblanquer ». Il confirme donc la continuité d’un projet ultralibéral et autoritaire malgré l’illusion d’une nomination progressiste !
Car de « débats d’idées respectueux des hommes et des femmes qui s’engagent », les personnels de l’éducation n’en ont pas connu ces 5 dernières années. Leur quotidien a au contraire été ponctué de réformes dangereuses et délétères, de protocoles ubuesques, de conditions de travail au rabais, de violences et de mépris institutionnels. Les difficultés de recrutement et les sessions grotesques de job dating ne sont que les derniers exemples d’une volonté manifeste de casser le service public d’éducation.
Aussi nous souhaitons condamner la violence ! La violence d’une institution qui met en souffrance les personnels, les familles et les élèves ! La répression est devenue une marque de fabrique de l’éducation made in Blanquer et nous n’oublions pas les répressions de nos collègues de Bobigny, de Melle, d’Angéla Davis, à Pantin pour un poème, des CPE de Nantes, les 6 de Pasteur et désormais les profs Chantilly ! Que le message soit clair : la souffrance au travail, le management d’une hiérarchie autoritaire rythme aujourd’hui notre quotidien. Nous ne cessons de devoir lutter contre une répression devenue monnaie courante.
Christophe et Olivier sont convoqués pour passer devant le procureur au motif de « violence en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail » le 4 juillet.
Nous soutenons nos collègues et espérons un soutien large et massif de l’ensemble du monde de l’éducation contre la répression !