Pas de transphobes dans nos écoles !

En mai dernier SUD Éducation 93 condamnait les liens du président de la DILCRAH avec l’observatoire de la petite sirène et la manif pour tous, deux organisations ouvertement transphobes (voir l'article). Suite à cette dénonciation du conflit d'intérêt ce président à démissionné. Cet été des figures transphobes ont été relayées par des médias d’extrême droite et soutenues par des député·es de la majorité dans leur critique de la campagne sur les parentalités du Planning Familial. C’est dans ce contexte d'attaques réactionnaires qu’à la rentrée de septembre des collègues recevaient dans leur boîte mail professionnelle un message de l’association Ypomoni qui, sous couvert de protection des mineur·es, relaie de fausses informations sur les transidentités et développe un argumentaire en faveur des thérapies de conversion.

SUD Éducation 93 dénonce ce procédé qui témoigne de la faiblesse des mesures prises par l’Éducation Nationale pour accompagner et protéger les élèves et personnels trans, du crédit qu'elle donne à des associations qui ne respectent pas les valeurs de la République ni ses propres circulaires, et plus largement de la banalisation des discours transphobes dans notre société.

SUD éducation revendique:

  • le respect du prénom et du pronom d’usage, changement d’état civil libre et gratuit en mairie sans intervention des pouvoirs judiciaires et médicaux ;
  • l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions des LGBTIphobies ;
  • la nécessité pour l’administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative qui, du fait de leur identité de genre, subiraient diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations, d’où qu’elles viennent (élèves, administration, collègues, parents). L’administration doit accompagner ces membres dans leurs démarches, y compris dans le cadre d’un changement de genre et/ou d’identité, en veillant à leur assurer un environnement sécurisé pour qu’ils/elles puissent effectuer leur parcours sans être mis-e-s en danger dans leur milieu éducatif et professionnel ;
  • la ré-intégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
  • la mise en place de dispositifs dédiés (comme l’étaient les ABCD de l’égalité) permettant aux élèves de réfléchir spécifiquement aux discriminations et stéréotypes de genre, et de les déconstruire ;
  • une politique de prévention (campagne d’information sur les ambiances de travail sexistes, affichage de la loi sur le harcèlement sexuel) et de suivi (accompagnement des victimes dans leurs démarches, notamment judiciaires), via les CHSCT s’agissant des cas de harcèlement, et la mise en place systématique de la protection fonctionnelle, qui est de droit ;
  • la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur-e-s enseignant-e-s (selon un volume horaire identique dans tous les INSPE ), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent-e-s) ;
  • un renforcement de l’offre de formation continue sur ces questions ;
  • la fin des mutilations, stérilisations, traitements hormonaux non consentis sur des personnes intersexes quel que soit leur âge ;
  • le droit à l’autodétermination des personnes intersexes ;
  • la formation des personnels éducatifs sur les questions intersexes ;
  • une prise en compte non pathologisante des variations intersexes dans les supports pédagogiques.