IPS des lycées : le ministère accède à la demande de SUD éducation

Communiqué de SUD éducation du 13/01/2023

Suite à une décision rendue par le Tribunal administratif de Paris le 13 juillet 2022, le ministère a été contraint de rendre publics les indices de position sociale (IPS) moyens des collèges et des écoles. Pour SUD éducation, il était incompréhensible qu’il n’en soit pas de même pour les lycées. Sous la pression de notre saisie de la CADA (Commission d’attribution des documents administratifs) le ministère les a rendus publics le 10 janvier et ils sont disponibles sur le site data.gouv.fr.

SUD éducation a produit :

une carte pour retrouver l’IPS de votre lycée 

une carte pour retrouver l'IPS de votre collège

une carte pour les écoles

 

Ce document révèle de très fortes inégalités entre les lycées généraux et technologiques et les lycées professionnels, entre les académies et entre les lycées publics et les lycées privés. La moyenne des IPS des lycées généraux et technologiques (LGT) à 110,3 dépasse de plus de 25 points celle des lycées professionnels (LP) à 84,6.

On retrouve un écart de 12 points entre lycées publics et lycées privés sous contrat de 99,6 à 112,6 qui se reproduit également selon les catégories de lycées avec un écart de 11,3 points entre LGT du public et du privé et un écart de 11,1 points entre LP du public et du privé.

On note aussi des écarts territoriaux très importants entre les académies d’Outre-mer, Lille et Amiens et les académies de Paris, Versailles, Nantes, Nice et Grenoble.

La diffusion des IPS des collèges a quant elle permis de relever que sur les 3500 collèges :

  • 234 ne sont pas classés en éducation prioritaire alors qu’ils ont un IPS entre 76 et 88 semblable à l’IPS des collèges classés en REP,
  • 97 collèges ont un IPS entre 55 et 76 semblable à celui des collèges classés en REP+.

Ce sont les collèges des académies de Mayotte, la Réunion, la Guadeloupe, Lille, Amiens, Nancy-Metz et Créteil.

Parmi les 80 collèges de la Réunion, 25 ont un IPS qui ne correspond pas à leur classement.

C’est à Mayotte que la situation est la plus alarmante puisque sur 21 collèges, 8 sont classés en REP alors que leur IPS, est semblable à celui des collèges de REP+ de métropole.

Les classements en éducation prioritaire doivent être revus afin de répondre aux inégalités sociales que subissent les élèves des territoires les plus défavorisés.

Les lycées étaient sortis de l’éducation prioritaire en 2014-2015 avec le remplacement des dispositifs ZEP et ECLAIR par les REP et REP+, même si certains dispositifs (Politique de la ville par exemple) ont été maintenus. Certaines académies adoptent des mesures en donnant quelques moyens supplémentaires aux lycées d’IPS faibles, par exemple en abondant les DHG des lycées aux IPS les plus faibles. Même si ces dotations supplémentaires sont toujours les bienvenues, elles sont pour la plupart insignifiantes (inférieures à une heure par division) et aussi réparties très inégalement les règles n’étant pas les mêmes d’une académie à une autre et dans l’opacité la plus totale, puisque les établissements n’avaient jusqu’à présent aucune visibilité des IPS.

Pour avoir une politique conséquente de réduction des inégalités il est indispensable de la mener au niveau national et donc d’une part de réintégrer les lycées dans l’éducation prioritaire, d’autre part d’abonder les dotations des établissements qui relèvent de l’Éducation prioritaire.

SUD éducation revendique pour les collèges et les lycées d’éducation prioritaire :

  • la réintégration des lycées dans l’éducation prioritaire
  • le doublement des heures de marge pour les établissements en éducation prioritaire, y compris les lycées réintégrés
  • un temps de concertation intégrées au service des enseignant·es (14h de cours/élèves + 3h de concertation
  • 1/9e de minoration de services pour tous les personnels de l’éducation prioritaire
  • l’attribution immédiate des moyens nécessaires à l’ensemble des personnels de l’éducation (agents territoriaux, personnels médicaux sociaux, d’enseignement, de Vie scolaire…) en fonction des besoins réels territoriaux et sociaux.
  • Une carte élargie de l’éducation prioritaire intégrant les lycées et un label sur des critères nationaux et transparents
  • la titularisation des personnels contractuels.
  • la baisse du nombre d’élèves par classe avec 20 élèves en collèges, lycées professionnels, séries technologiques (STMG, STI2D, STL, STD2A) et 25 élèves en lycées généraux.