Grève des lycées pro – Mobilisations des LP du 93

MOTION DES PERSONNELS DU LYCÉE LIBERTÉ DE ROMAINVILLE

Réuni·es ce jour en heure mensuelle d’information syndicale, nous prenons position contre le projet de réforme de la voie professionnelle et en faveur d’une formation ambitieuse sous statut scolaire.

Nous apportons notre pleine solidarité aux salarié·es en grève pour la hausse de leurs salaires et une meilleure répartition des richesses

Nous serons en grève le mardi 18 octobre et participerons aux Assemblées générales qui se réuniront pour décider des suites.

Les personnels du LPO Liberté de Romainville réuni·es en HMI le 14/10/22

avec leurs sections SUD-SNES-CGT-CNT

 

Communiqué du lycée André Boulloche

C’est la grève générale !

Le lycée Boulloche se mobilise et participe au mouvements de grève qui animent notre pays
depuis une semaine : nous reconnaissons la pertinence des mouvements initiés par les raffineurs et
souhaitons nous inscrire dans la continuité des luttes qui sont actuellement menées.
Ces luttes sont aussi les nôtres :

1. La répression syndicale qui s’abat sur les raffineurs par les procédures de réquisition qui
blessent les libertés fondamentales nous est familière. La « réquisition » a un autre nom :
pour nous, elle est appelée « mutation dans l’intérêt du service ».
Ce mois-ci, nous nous sommes déjà mobilisés en soutien à notre collègue Kai Terada, dont
la médiatisation a permis de donner une figure à une réalité administrative bien connue : les
mutations sont décidées sans fondement – donc sans recours et sans appel.
Ces « réquisitions » sans besoin sont décrétées pour défaire et détruire des solidarités locales
et sont une atteinte à la liberté syndicale.

2. La revendication qui porte sur les conditions d’un emploi de qualité et dans de bonnes
conditions est une revendication que nous portons de longue date dont l’actualité est
manifeste :
- les TZR (Titulaires en Zone de Remplacement) sont méprisés par un rectorat qui en
dispose comme de roues de secours. Les mots du recteur sont éloquents : il faut d’abord
« fidéliser » les contractuels, avant de prendre en charge les personnels titulaires. Deux
enseignants en SVT et en Histoire-Géographie ont ainsi été écartés du lycée Boulloche
malgré leur demande, la demande des conseils d’enseignement et l’appui du personnel de
direction, au profit d’autres TZR. Cette situation est inepte.
L’éducation nationale est vue par ses administrateurs comme le pourvoyeur d’un produit
dont les clients seraient ses professeurs ! « Le coût du travail » comme idéologie gangrène
manifestement notre administration, qui perd tout sens de la notion de service public et met
en danger la qualité de notre formation, de nos enseignements, et de notre mission.
- le statut de fonctionnaire semble être de moins en moins reconnu par notre institution elle-
même, qui tend à multiplier le nombre de contractuels pour assurer nos missions.
L’Education Nationale semble donc oeuvrer à sa propre dégradation. Nous sommes
pleinement conscients et déterminés à lutter contre ce démantèlement de notre cadre
professionnel.

3. La réforme soutenue par le gouvernement en elle-même est pour nous inacceptable : elle
poursuit le projet de réforme du lycée à laquelle nous nous étions déjà massivement opposés
sans être entendus. La réforme du lycée général et technologique, sous couvert
d’individualisation des parcours, a eu pour objectif de saper les conditions d’acquisition
d’un socle de connaissances et de fondamentaux. La réforme engagée dans les lycées
professionnels poursuit cette démarche en transformant les lycées professionnels en
CFA (Centres de Formation en Alternance) : les savoirs disciplinaires y seront réduits à
portion congrue, mais surtout seront remplacés par les discours de « professeurs associés »
issus des entreprises. Nous refusons la dégradation de la transmission des enseignements
que les réformes engagent et nous refusons de voir l’enseignement soumis à la seule
régulation du marché et des « bassins d’emploi » : permettre à l’école d’être associée au
monde du travail ne peut pas dépendre de la destruction de l’école et de l’instruction des
jeunes générations.
Plus encore, nous sommes pleinement conscients du caractère socialement discriminant de
la généralisation de l’apprentissage : la recherche d’une entreprise d’accueil fait appel aux
contacts personnels des familles, et n’aura pour seul objectif que de précariser davantage les
familles les plus modestes et défaire l’égalité des chances que promet l’école républicaine.

4. Nous nous opposons à l’instrumentalisation médiatique de la loi sur le port des signes
ostentatoires dans les établissements d’enseignement publics qui tend à créer une police
intenable du vêtement qu’aucun personnel ne souhaite mettre en place.
Notre attachement à la laïcité ne nous transforme pas en agent d’une police de la vertu
républicaine, et nous refusons d’être réduits à ce rôle contraire à notre objectif d’éducation
dans le dialogue avec les élèves. Nous sommes convaincus que la transmission d’une
compréhension citoyenne de la laïcité doit être établie de façon raisonnée et concertée.