Corrections des Brevets à Créteil : encore une fois, les meubles sauvés par les personnels

Pour des nombreux enseignant.s correcteurs-correctrices, comme les autres personnels mobilisé.es, aujourd’hui aura été encore une fois un fiasco :

Des enseignant.es convoqué.es à l’autre bout de l’académie :
Certain.es enseignant.es ont découvert avec stupeur qu’ils et elles étaient convoqué.es à plus d’une heure de leur lieu de domicile, alors qu’ils ne possèdent pour la plupart pas de véhicule. De plus, s’il était coutume d’envoyer les équipes éducatives d’un établissement ensemble dans un centre de correction, cette année, cela n’était plus la norme.

Des enseignant.es appelé.es du jour pour le lendemain :
Des convocations qui arrivent la veille au soir pour le lendemain matin ? Cela arrive dans l’académie de Créteil. Encore une fois, le personnel n’est pas respecté par son institution et se retrouve pris au dépourvu.

Des centres d’examen complètement désorganisés :
Dans certains centres, les enseignant.es sont acceuilli.es dans le couloir faute de salles suffisantes pour opérer la répartition des copies. Nombreux·ses sont celles et ceux qui ont attendu leurs copies pendant plusieurs heures parce qu’il manquait des bordereaux de correction. Dans de nombreux cas,
les lots de copie n’avaient toujours pas été répartis le matin même. Des IPR ont été appelé·es dans l’urgence devant l’absence de correcteurs·trices malades du COVID. Une situation qu’il était facile d’anticiper pourtant...

Des copies pas anonymisées !
Contre toutes les règles élémentaires d’anonymat, certaines copies contenaient les attestations de tiers-temps mentionnant l’identité des élèves et le nom des collèges.

Des épreuves mal-pensées qui rendent fastidieuses et chronophages les corrections :
Alors qu’il avait été remonté au Ministère il y a quelques années que cela avait été un fiasco, ils ont remis le couvert cette année dans l’épreuve de Sciences : les élèves ont dû composer la SVT et la Technologie sur une seule et même feuille. Résultats : des correcteurs de SVT obligé.es de transmettre des copies au prof de technologie, pendant que deux autres corrigent un quart des copies du lot 154** en attendant que le remplaçant du correcteur de SVT finisse les 12*** pour pouvoir les rendre au professeur correcteur du lot 124**. Cette situation engendre cafouillages, mélanges de feuilles, tensions, fatigues, avec un risque accrue de perte des copies.

Du manque de personnels qui alourdit encore le travail de ceux présents :
Le manque d’enseignant.es titulaires couplé à l’utilisation abusive en CDD d’enseignant.es contractuels provoque une pénurie de correcteur·trices qui alourdit le travail des correcteurs et la justesse de leur travail sous le poids d’interminables corrections. Dans un centre, les professeurs de lettres ont reçu jusqu’à 41 copies pour pallier les absences de collègues !
Et comme il manque également des personnels de secrétariat, il est arrivé qu’on impose encore aux correcteurs et correctrices de rentrer leurs notes dans le logiciel !

Du matériel vieillissant qui ralenti et dégrade les conditions de correction :
Des réunions en visio sur des logiciels qui dysfonctionnent, des connexions internets qui coupent dans les établissements, des ordinateurs dans les collèges vieillissant, le manque de photocopieuse qui empêche de fournir aux correcteurs et correctrices le corrigé : tout cela entrave le travail de
correction des professeurs qui perdent un temps considérable, et doivent parfois recommencer de A à Z certaines tâches.

Des indemnités de corrections dérisoires voire même insultantes envers les personnels  :
A des indemnités de quelques centimes par copies s’ajoutent des procédures fastidieuses de demande de paiement en ligne : souvent les liens sont buggés, les identifiants faux, l’administration ne répond jamais ou trop peu aux questions : bref ! Trop souvent, les enseignant.es se résignent à ne
pas se faire payer pour leur travail.

Des correcteurs livrés à eux-mêmes...
Finalement, cette liste non-exhaustive conduit à une exaspération, mais aussi une fatigue et une colère des personnels. Quand nos élèves auront-ils le droit à des corrections réalisées dans des bonnes conditions par leur professeur ?

 

 SUD Education 93 réclame  :

  • que les personnels soient respecté.es avec des délais de convocation raisonnables et des missions à proximité des résidences administratives, réalisée en équipe d’établissement
  • des conditions d’accueil dignes sur les centres de correction avec la mise à disposition de matériel fonctionnel
  • la prise en charge du repas par les établissements à la mi-journée ainsi que des bouteilles d’eau à disposition pour les équipes mobilisées
  • la revalorisation de la copie de DNB pour en finir avec les journées de travail rémunérées en dessous de 25 euros et une réelle prise en compte de la charge de travail supplémentaire occasionnée
  • le versement automatique des paiements aux personnels
  • que les remarques et commentaires des enseignant.es sur l’organisation et les sujets de l’épreuve soient prises en compte pour les années prochaines