Compte-​rendu de l’audience à la Région pour les agent.es du lycée Louise Michel

Ce vendredi 19 novembre à 15 heures, nous avons été reçu.es en audience à la Région Île-de-France. Cette audience avait été demandée par deux lettres de nos collègues agent.es d’entretien et de maintenance. Une heure d’information syndicale avait eu lieu la veille, le jeudi 18 octobre, pour se mettre de nouveau d’accord sur les revendications et pour déterminer qui représenterait les agent.es. Lors de l’audience de vendredi, nos collègues agent.es ont été représenté.es par trois représentant.es (SNES, FO et SUD) et par une agente syndicaliste élue au conseil régional (FO).


L’audience a très mal commencé, car M. Gerfaux (responsable RH de la Région dont dépend le lycée) a mis une dizaine de minutes à autoriser notre camarade de SUD à entrer dans le bâtiment, seulement après les représentant.es du SNES et de FO. Après cette scène grotesque, nous avons pu exposer les revendications de nos collègues concernant le manque de personnel, la précarité des contrats et les besoins matériels, aux seuls M. Gerfaux et Mme Rucort-Mible (autre responsable RH).

Les représentant.es de la Région qui nous avaient reçus à l’occasion de 3 des 4 audiences de l’an dernier n’ont en effet pas daigné se déplacer. Etaient présents à cette audience des agents.

Contrairement aux audiences de l’an dernier, la Région n’a répondu favorablement à aucune revendication, ne serait-ce que de manière partielle.

Elle a seulement confirmé l’installation de la petite plonge (lave-vaisselle pour les assiettes et couverts) qui avaient été déjà annoncée lors du dernier CA. Après plus d’une heure trois-quarts de langue de bois, de généralités sur la dotation en personnel du lycée, sur la brièveté des contrats d’intérim, sur les contraintes techniques pour installer une machine à laver, nous avons demandé à nos interlocuteurs quel était le sens de cette audience, s’il n’est pas question de discuter de la moindre modification de la situation actuelle, s’il n’est pas question de reconnaître le moindre bien-fondé à la moindre revendication.

Après une nouvelle réponse creuse, voyant qu’il n’y avait rien à gagner à rester, nous avons décidé de nous lever et de quitter les lieux.


Voici les revendications détaillées qui ont été définies en AG :

- Pour que l’établissement soit correctement nettoyé et désinfecté, il faut 2 agents d’entretien pour chacun des 7 secteurs du lycée. Les agents actuellement en charge de l’entretien sont 9 (3 titulaires, 3 contractuels, 3 intérimaires). 5 agents d’entretien supplémentaires doivent donc être affectés à Louise-Michel.

- 3 agentes intérimaires travaillent en ce moment à Louise-Michel. Elles souhaitent être recrutées comme contractuelles. La Région doit s’engager à les recevoir en entretien d’embauche.

- En attendant ces entretiens, nos 3 collègues intérimaires doivent obtenir un contrat jusqu’au 18 décembre, puis des contrats de 6 ou 7 semaines, entre chaque période de vacances. Nous savons en effet qu’en tant qu’intérimaires, elles ne sont payées que pour les jours travaillés. Nous savons surtout qu’actuellement, elles enchaînent dans la plus grande incertitude les contrats de 10 jours et parfois de 3 jours ! C’est aussi le cas d’une de nos anciennes collègues qui après avoir travaillé à Louise-Michel l’an dernier, y a été affectée de nouveau en octobre pour quelques jours. Elle est actuellement au chômage.

- Nos collègues intérimaires doivent, selon leur contrat, venir au lycée avec leurs propres tenues et chaussures de travail, contrairement à leurs collègues contractuels et titulaires ! Elles manquent par ailleurs de balais, de gants et de produits d’entretien. Ces outils de travail doivent leur être fournies par la Région.

- Une nouvelle petite plonge doit être installée au plus vite dans la cuisine. La petite plonge actuelle risque de tomber de nouveau en panne à tout moment.

- Une grande plonge doit être installée au plus vite dans la cuisine. Une telle machine à laver les grandes casseroles existaient il y a une dizaine d’années, mais une fois tombée en panne, elle a été enlevée et n’a jamais été remplacée.

- Les agent.es d’entretien doivent de temps en temps faire des tâches de cuisine (couper des légumes notamment). Or, ces tâches ne semblent pas correspondre à leur fiche de poste, et les agent.es n’ont bénéficié d’aucune formation pour faire ce travail qui suppose de manipuler un tranchoir et de longs couteaux. Un agent.e supplémentaire doit dès lors être recruté pour effectuer ces tâches de cuisine.

- Les 4 agentes contractuelles actuellement en poste à Louise-Michel doivent, si elles le souhaitent, être stagiairisées par la Région, pour être enfin titularisées.

 


Voici les "réponses" que la Région nous a données :

- Les responsables du "pôle lycée" n’ayant pas jugé important d’assister à cette audience et n’ayant donné aucune consigne à M. Gerfaux et à Mme Rucort-Mible, ceux-ci ont refusé d’admettre qu’une grande plonge était nécessaire dans un lycée où une grande plonge avait existé et où le nombre d’élèves avait augmenté. "Le pôle lycée décidera".

- Contrairement à l’an dernier, M. Gerfaux a refusé de s’engager à accorder des entretiens aux intérimaires qui postuleraient pour un poste de contractuel.le.

- M. Gerfaux a refusé d’admettre que le recrutement d’intérimaires pour des contrats très courts de 3 à 10 jours ne pouvait plus être justifié par la situation d’urgence sanitaire. Il avait prétendu l’an dernier que recruter des contractuel.les prenait du temps et qu’il fallait disposer très rapidement de personnel pour désinfecter les lycées. Il a refusé de reconnaître qu’il avait eu depuis tout le temps nécessaire pour recruter des contractuel.les, et que laisser "Manpower" recruter pour seulement 3 à 10 jours n’était pas justifié par la situation.

- "Nous n’avons pas le droit d’intervenir dans la gestion du personnel d’une entreprise privée" et "vous savez, par nature, un contrat d’intérim est court", a-t-il dit...!

- M. Gerfaux a ensuite affirmé que "recruter" par l’entremise des agences d’intérim coûtait plus cher à la Région que recruter des contractuel.les

- M. Gerfaux et Mme Rucort-Mible nous ont ensuite annoncé que la Région prenait en compte la situation du lycée, puisque deux "postes de renfort" (un agent de maintenance et un agent d’entretien) et un "poste de compensation" (un agent d’entretien) avaient été fournis à Louise-Michel ou allaient l’être. Ces trois postes ne sont pas des postes de titulaires, mais de contractuel.les, et ils ne sont que temporaires.

- Parmi ces trois postes, les deux postes d’agent .es d’entretien sont déjà pourvus par des agent.es intérimaires. Quand un.e agent.e de maintenance supplémentaire sera donc recruté.e ?

- Autrement dit, aucun.e agent.e d’entretien supplémentaire n’est affecté au lycée. Les agent.es d’entretien sont actuellement 9 - ils disent 10, car ils comptent une agente qui est actuellement affectée à l’accueil. Ils resteront 9.

- M. Gerfaux et Mme Rucort-Mible ont prétendu que c’était tout à fait suffisant "pour que l’établissement fonctionne".

- Un "technicien hygiène et propreté" viendra bientôt au lycée pour "réorganiser" le travail, car "vous comprenez, le problème n’est pas tant celui du nombre d’agent.es que celui de l’organisation du travail". Ce "technicien" doit transmettre aux agent.es "les bonnes pratiques"...