Communiqué des personnels du collège Camille Claudel de Villepinte

Nous, personnels enseignants et non enseignants du collège Camille Claudel de Villepinte, avons décidé de suivre l’appel à la grève du jeudi 1 février 2024.

Notre décision est motivée par la volonté de défendre l’éducation et la scolarité de nos élèves. Nous nous opposons fermement aux réformes annoncées qui porteront atteinte à leur apprentissage :

- La mise en place de classe de niveau : au-delà des problèmes internes à l’établissement qui vont nuire aux conditions de travail, cette réforme signe la fin de l’égalité des chances entre les élèves. Les plus en difficulté seront parqués dans des classes à part sans avoir la certitude de pouvoir les quitter. Les examens se feront sur les mêmes critères, que les élèves soient issus d’une classe «de bons » ou d’une classe « de mauvais ».
Enfin, les heures de renforcement annoncées ne permettront pas de combler les lacunes des élèves et risquent de provoquer la perte d’heures dans d’autres matières, notamment en science.

-La réforme du lycée professionnel : cette réforme est une atteinte grave au droit à l’éducation. Pour ce qui a été annoncé, les lycéens en baccalauréat professionnel seront plus vite et plus souvent mis sur le marché du travail. La formation en français, en histoire et en mathématiques sera fortement réduite. La logique derrière cette réforme est simple: former des travailleurs immédiatement employables sans leur donner des outils intellectuels pour s'opposer à leur patron.

Ces deux réformes combinées laissent présager le pire pour les élèves en difficulté. Un élève jugé « mauvais » en sixième semble dès lors avoir peu de chance d’atteindre le baccalauréat général et les études supérieures. Son destin nous paraît scellé dès ses 10 ans. Il doit devenir un travailleur corvéable à merci et précaire, qui doit être utile au patronat.

Face à ces réformes cyniques qui annoncent la fin du système scolaire de qualité pour tous nous exigeons :

-le retrait des mesures « choc des savoirs »et le respect de la liberté pédagogique

-la création des postes nécessaires, pour toutes les catégories des personnels, pour une réelle diminution des effectifs par classe, pour assurer le remplacement des personnels absents et pour soulager les vies scolaires

- la remise à plat des réformes du collège et des lycées, et le retrait immédiat de la réforme du lycée professionnel

- le retrait des 2 semaines de stage en classe de seconde.

- l’abandon des P.A.S et de la fusion des statuts d’AESH et d’AED et la création d’un véritable statut de fonctionnaire pour les AESH.

- l’abandon du Pacte et de la réaffectation de toutes les sommes qui lui sont consacrées à tous les personnels, sans aucune condition

- une formation continue de qualité sur temps de service

- une revalorisation indiciaire immédiate et sans condition de 20 % pour toutes et tous, et un plan pluriannuel de revalorisation de nos métiers pour mettre un terme à la crise d’attractivité !

- plus de moyens humains et matériels

- de vrais outils de lutte contre les inégalités d’apprentissage, comme l’augmentation du nombre d’AESH et de leur salaire.

- le maintien sans condition du Module Relais dont l’efficacité n’est plus à démontrer.

- moins d’élèves par classe.

Pour toutes ces raisons nous nous mettons en grève ce jeudi 1 février 2024 et nous invitons les collègues des établissements voisins du premier et du secondaire ainsi que les parents à se joindre à nous et à nous retrouver en manifestation ce jeudi.

N'hésitez pas à diffuser ce texte.