Une rentrée de lutte !

Article mis à jour mercredi 27/09/2023

Cette année encore les personnels de l'éducation déplorent les manques de moyens à travers tout le département. Partout, les pôles médicaux sociaux et les vie scolaires font des rentrées en sous-effectif, voire en absence de personnel sur le poste.

Dans les lycées, c'est la note de service sur les abayas qui impose une réponse forte : ne soyons pas complices de cette directive islamophobe !

 

Ci-dessous les communiqués et appels à rassemblement des établissements en lutte :

 

Lettre ouverte aux syndicats du lycée Utrillo :

 

Communiqué intersyndical du lycée Utrillo :

Nous n'acceptons pas de voiler le manque de moyens, pas de rentrée au lycée Utrillo !
Pour cette rentrée, notre établissement, pourtant inscrit en politique de la ville, perd :

60h de cours,

un poste de conseiller principal d'éducation,

le demi-poste de technicien·ne de laboratoire n'est toujours pas pourvu,

tout comme celui d’infirmier·e,

et les élèves en filière professionnelle seront 30 par classe au lieu de 24.

La réalité de cette rentrée nous la partageons bien sûr avec de nombreux autres lycées. La promesse du gouvernement de garantir le bon fonctionnement des établissements scolaires et la présence d'un enseignant·e·s par classe n'est rien de plus qu'un mensonge d’État. Dans nos établissements, le gouvernement coupe les fonds nécessaires à la réussite des élèves et compense ce manque d’investissement par des débats stigmatisants.
Une double violence pour nos élèves.
Rappelons que le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires de l’OCDE : dans notre pays les inégalités économiques et sociales exercent la plus grande influence sur les réussites scolaires. À l'extérieur de l'école, les casses sociales successives paupérisent les quartiers. Au lieu d’oeuvrer à la diminution de ces inégalités et au lendemain de la mort terrible du jeune Nahel – qui nous a aussi rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent vivre –, le gouvernement relance un nouveau débat autour de l'élargissement de la loi de 2004, visant l'interdiction de l'abaya et du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves. Nous souhaitons alerter sur la manière dont les principes de laïcité sont appliqués dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler, notamment aujourd'hui. La nature cultuelle ou culturelle de l'abaya ne fait consensus ni pour les représentants politiques, ni les représentants du culte musulman. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires ne sont jamais écoutées, ni même accompagnées ; elles sont une fois encore suspectées (de « tester la République »). Nous souhaitons aussi rappeler que nous parlons ici d'adolescents et d'adolescentes et qu'on ne peut politiser toutes formes de remise en question du cadre scolaire de leur part.
Nous souhaitons enfin affirmer qu'accentuer la pression sur ces questions ne peut que dégrader les relations avec nos élèves, briser la confiance nécessaire entre les actrices et acteurs de l'éducation, les élèves et leurs familles, mais aussi et surtout nous éloigner fondamentalement de notre mission de service public : accueillir nos élèves, toutes et tous sans discrimination, assurer leur éducation et leur construction civique pour permettre leur émancipation.
Nous refusons d'organiser la misère dans nos établissements : si nous n'avons pas les moyens d’accueillir nos élèves dignement, il n'y aura pas de rentrée !
Les militant.es des sections locales et non-syndiqué.es


 

Encore une rentrée indigne à Aubervilliers

Nous, les personnels du collège Diderot d’Aubervilliers, constatons lors de cette rentrée que :

  • les postes d’infirmier·ère ne sont pas pourvus- le poste d’assistant·e sociale est vacant jusqu’à janvier (absence de remplacement)
  • il manque au moins un poste d’Accompagnant·e d'Elèves en Situation de Handicap (AESH)
  • le poste d’aide à la direction n’est pas pourvu
  • les personnels en poste d'adjoint·e technique territorial·e des établissements d’enseignement (ATTEE) se voient imposer un transfert de collectivité territoriale
  • le poste d'Ouvrier·ère Polyvalent·e (OP) est vacant
  • de nombreux dysfonctionnements organisationnels et matériels (problèmes d’emplois du temps et de calendrier, pannes d’ordinateurs, pannes d’imprimantes, pannes d’eau, présence de frelons, fuites, locaux qui surchauffent…)

Comment accueillir des élèves dans un établissement sans personnel de santé ? Sans AESH ? Sans pouvoir leur garantir des conditions d’éducation dignes ?

Les circonstances désastreuses de cette rentrée sont partagées par nombre d’établissements scolaires en Seine Saint Denis, tandis que le Ministre de l’Éducation Nationale poursuit la mise en œuvre de politiques libérales et réactionnaires.

En fin d’année scolaire 2022-2023, nous avions alerté par courrier M. Le Directeur Académique et avions demandé des garanties sur le remplacement des postes vacants ainsi que sur le recrutement de personnels du pôle médico-social. Lettre restée dans réponse.

Une fois de plus, nous sommes ignoré·es. Une fois de plus, nous constatons avec amertume que les moyens humains et matériels ne sont pas mis en place pour que les élèves puissent aller au collège dans de bonnes conditions. Une fois de plus, l’éducation publique est mise de côté.

Il faut que cela cesse.

Les personnels du collège Diderot

 


 

Le lycée n’est pas prêt pour la rentrée, on arrête tout !

Grève au lycée Paul Eluard, le mardi 19 septembreNous, personnels mobilisé•es du lycée Paul Eluard de Saint-Denis, sommes réuni•es en heure d’informations syndicales avons voté la grève pour le mardi 19 septembre 2023. Nous avons fait le constat amer qu’une fois de plus, nos élèves et étudiant•es font leur rentrée dans des conditions indignes.La liste des dysfonctionnements est longue et une fois de plus, nous appelons le rectorat de Créteil et la région Ile-de-France a prendre leurs responsabilités. En effet :

  • le pôle médico-social est sinistré : il manque une infirmière et une assistante sociale alors même que notre lycée compte 60 % de boursier•es. Cela entraine une souffrance au travail pour nos collègues infirmière et CPE qui se retrouvent surchargées de travail ;
  • Il manque au moins 4 enseignant•es (en SI, SIG et sciences physiques). Des cours ne sont pas donc assurés malgré les annonces du Ministre ;
  • Il manque des AESH pour nos élèves vivant avec un handicap ;
  • Le matériel informatique est toujours HS et certaines salles sont dans un état catastrophique : bureaux cassés, des chaises cèdent quand des élèves s’installent, absence de rideaux pourtant essentiels sous forte chaleur (jusqu’à 40° mesurés dans une salle) ;
  • Les toilettes sont dans un état scandaleux, notamment aux gymnases. Il manque du papier, du savons et des serviettes hygiéniques ;
  • Les effectifs gonflent et les salles ne sont pas adaptées.

Pour toutes ces raisons, nous avons donc décidé de nous mettre en grève mardi 19 septembre. Les personnels mobilisé•es du lycée Paul Eluard


 

Communiqué des personnels du collège Nelson Mandela du Blanc-Mesnil réuni·es en HIS le 14/09

Cette rentrée 2023 est maintenant bien entamée avec une mise en place difficile du fait des fortes chaleurs et du temps pour (re)trouver ses marques pour les collègues et les nouveaux qui viennent d’arriver. Lors de l’heure d’information syndicale de ce jeudi 14 septembre 2023 qui a réuni 10 collègues ainsi que les syndicats Snes, Sud et Fo nous avons pu discuter de nombreux points.

Il en est sorti ces remarques et revendications :

- Retrait du pacte et revalorisation de 27% du point d’indice (environ 300 euros pour tout.es) pour rattraper les sommes perdues sur les salaires depuis 20 ans

- Rétablissement des heures postes AED dans notre collège (Nous avons perdu 0,2 temps plein cette année). Dans notre académie de nombreux établissements perdent des heures AED ou des postes (Moins 16,7 AED en Seine-Saint-Denis), ce n’est pas admissible au vu des besoins.

- Temps plein pour les AESH qui le demandent afin de couvrir les heures MDPH des élèves.  Et création d’un statut de fonctionnaire.

- Retour des cours de technologie en 6e. Les élèves ont besoin d’être formés à la technologie et aux outils informatiques dès la sixième.

- Rénovation thermique des bâtiments pour faire face aux fortes chaleurs de plus en plus fréquentes. Il faisait 32° la semaine de la rentrée dans les salles exposées du 3e étage. A noter qu’il y a une fuite d’eau dans la salle de musique !

- Salle informatique de 24 ordinateurs pour accueillir une classe entière. Un plan informatique est prévu, on demande de pouvoir récupérer assez d’ordinateurs pour la salle info.

- Lors de la prérentrée le temps d’information qui aurait dû être imparti au nouveau PP n’a pas été suffisant pour préparer les collègues.

- Recrutement de professeurs et personnels. Il manque un professeur dans près de 50% des établissements du secondaire en France. (Dans 60% des établissements du 93)

-  Contre la diversion du gouvernement qui a ouvert la rentrée sur la stigmatisation de l’abaya. Nous soutenons le lycée Utrillo dans sa lutte pour « exiger plus de moyens pour nos écoles et moins de stigmatisation envers les élèves »

- Nous avons réaffirmé notre opposition à la retraite à 64 ans et à la manière (49.3) dont ces deux années supplémentaires nous ont été imposées

 


Communiqué des collègues des lycées Condorcet de Montreuil réuni·es en heure d’information syndicale le 14/09/2023 avec les syndicats CGT, CNT, FO, SNES, SUD Éducation:

          Classes et groupes surchargés stop !

Lors de notre réunion syndicale du jeudi 14, nous avons constaté :
• des effectifs des classes de seconde entre 27 et 29 élèves ;
• en 1re générale, 3 classes à 32 élèves, une à 33, une à 34 ainsi que deux groupes de spécialité SES à 36 ;
• en 1re STI2D, une classe à 30 et l’autre à 31 ;
• en terminale générale, une classe à 33 et quatre classes à 29 ainsi qu’un groupe de spécialité NSI à 31 ;
• en terminale STI2D, des effectifs de 21, 23 et 29.

Nous avons constaté aussi les manques de personnels. L’assistante sociale partie l’an dernier à la retraite n’était pas remplacée à la rentrée. Une AS à mi-temps sera peut-être nommée cette semaine. Au lycée professionnel, il manque encore un professeur de Math-Sciences pour 6 heures. Le professeur d’économie et gestion nommé pour 9 heures ne s’est pas présenté. Au lycée d’enseignement général et technologique, le collègue d’espagnol n’a signé un contrat que pour effectuer 12 heures d’enseignement pendant deux semaines.

Les heures notifiées pour les élèves en situation de handicap ne sont pas toutes assurées.

Nous regrettons aussi qu’avec la limitation du nombre d’heures allouées à l’établissement des dédoublements ne puissent plus permettre d’enseigner dans de bonnes conditions :
• en Français, toutes les classes de première ont perdu une demi-heure d’aide personnalisée,
• en Mathématiques, toutes les classes de STI2D ont perdu une heure de travail en groupe,
• en EMC, toutes les classes de seconde ont perdu une heure de travail en groupe,
• en Histoire-Géographie, toutes les classes de seconde et les classes de STI2D ont perdu une heure de travail en groupe.

Quoi d’étonnant à ce que les résultats du baccalauréat en STI2D aient été de 63 % cette année. Quoi d’étonnant que les classes de première n’aient pu étudier que 16 textes sur 20 pour le baccalauréat l’an dernier ? Nous en avons assez de ne plus pouvoir enseigner dans des conditions décentes pour nos élèves, de voir notre charge de travail augmenter avec des effectifs toujours plus importants.

Nous revendiquons :
• des effectifs inférieurs à 30 élèves dans toutes les classes de seconde, première et terminales générales et les groupes de spécialités ainsi que des effectifs inférieurs à 25 élèves dans toutes les classes de STI2D et de la filière professionnelle ;
• la création d’un groupe de spécialité supplémentaire en première SES (4 heures) ;
• la création d’un groupe de spécialité supplémentaire en terminale NSI (3 heures) ;
• 7 heures de Français pour les dédoublements pour toutes les classes de première ;
• 10 heures d’EMC pour les dédoublements en seconde ;
• 15 heures d’Histoire-Géographie pour les dédoublements en seconde et en STI2D ;
• 5 heures de Mathématiques pour les dédoublements en STI2D.

Tous et toutes ensemble en grève vendredi 22 septembre pour nos revendications

 

Communiqué de l’équipe enseignante du Collège Françoise Héritier (Noisy-le- Sec), avec le soutien de ses syndicats (SUD, SNES, CGT et FO)

Depuis maintenant 5 ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectif et de moyens : 1 seul CPE et 4.5 temps pleins de surveillants seulement pour 670 élèves ; pas
d'assistante sociale ; pas de poste de principal.e adjoint.e ; 118h manquantes
sur les 276h d'AESH ; pas de reconnaissance de la bonification PLV (politique de
la ville) sous prétexte que nous sommes un collège récent ; deux agent.es
d'entretien manquantes.
Ce jeudi 07.09, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car
l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel. En plus de ce
manque, la vie scolaire ne peut fonctionner correctement car les ordinateurs ne
supportent pas la nouvelle version de Pronote.
Vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint
à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un
ETP [temps plein] de CPE supplémentaire est mise en place » et que « des
personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED
en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour un second CPE, et les AED
sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de
pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible. Quant au
manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur
accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont
initiés pour un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin
d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain.
Ainsi la quasi totalité des professeurs étaient en grève et a reçu sur place, avec
les parents d'élèves, le maire de Noisy-le-Sec et le midi la députée A. Trouvé. Ils
ont assuré la sécurité des élèves à l’extérieur de l’établissement alors même
qu’ils étaient en grève.
Ce lundi 11.09, les parents d’élèves, très mécontents de cette situation qui
dure depuis 5 ans, ont bloqué l’accès au collège pour les élèves et le personnel
enseignant. Devant cette situation, une délégation composée de quelques
parents et de professeurs est allée auprès à la DSDEN à Bobigny pour porter
les revendications. Après avoir occupé l’accueil quelque temps, cette
délégation a été reçu sur le trottoir par M. Pain, directeur de cabinet de l’IADASEN,
M. Chaleix. S’en est suivi un dialogue de sourd. Sur le droit de retrait
qui n’a pas été reconnu, M. Pain n’a pas reconnu une erreur dans l’appréciation
de la situation et a renvoyé la responsabilité sur le rectorat. Il nous a ensuite
stipulé que nous étions considérés comme grévistes. Or, bien qu’à un moment,
certains élèves ont pu rentrer dans l’établissement par une porte avant que
celle-ci ne soit à son tour bloquée par les parents, les enseignants n’ont pu
rentrer et ne peuvent être considérés comme grévistes, d’autant plus que
l’après-midi, les élèves ayant été renvoyés chez eux, les parents ont cessé de
bloquer et les professeurs ont pu accéder à l’établissement.
Le chef d’établissement a ensuite reçu les parents d’élèves, puis l’équipe
enseignante restée sur place. S’en est suivi des propos et des accusations de
mauvaise foi et malhonnêtes qui nous inquiètent fortement sur la considération
qu’a l’Éducation Nationale de son personnel et qui s’apparente à une volonté
de maltraitance :
- même si le chef d’établissement a été témoin du fait que les professeurs
ont été bloqués (nous avons des vidéos qui le prouvent), sa hiérarchie
considère que nous aurions pu rentrer (sous prétexte qu’à un moment
quelques élèves ont pu rentrer) et nous déclare donc grévistes.
- sa hiérarchie considère que parquer 670 élèves dans la cour avec
seulement 3 surveillants et la direction n’est pas une mise en danger des
élèves et a dit que le vendredi, les agents de la restauration (donc non formées
à l’encadrement des élèves) ont encadré la demi-pension. C’est inadmissible
de demander à ces agents ces missions.
- sa hiérarchie et lui-même nous ont accusés d’avoir empêché les élèves
d’entrer lors de la grève de vendredi. Ce sont des accusations graves et
totalement infondées qui nous scandalisent beaucoup et heurtent la confiance
déjà bien faible que nous pouvions avoir en eux.
Cette réunion avec la direction a été éprouvante et a laissé un sentiment amer
et une forte inquiétude à l’équipe enseignante présente sur l’avenir proche du
collège.
C’est pourquoi, même si le chef d’établissement nous a annoncé par la suite
dans la soirée par mail qu’un demi poste de CPE serait présent les lendemain,
et que les deux postes de professeurs jusque là non pourvus (techno et
mathématiques) le seraient, l’équipe enseignante a décidé de reconduire à la
quasi unanimité la grève le mardi.
Ce mardi 12.09 à 10h, environ 85 % des professeurs étaient en grève. Toutes et
tous se sentent offensé.es par les propos tenus lors de la réunion la veille par le
chef d’établissement : accusations de notre gestion de la sécurité des élèves ;
contestation de notre parole en nous déclarant grévistes alors même que nous
étions dans l’incapacité d’entrer dans l’établissement. Un tweet de la députée
A. Trouvé, présente le lundi matin, confirme notre bonne foi et témoigne du fait
que nous étions bloqués.
Ce manque de confiance de la part de la hiérarchie envers le personnel
enseignant porte atteinte au bien-être au travail et inquiète fortement l’équipe
sur la poursuite de ses missions au sein de cet établissement dans des
conditions de travail adéquates et respectueuses.
Nous avons fait une demande d’audience auprès de la rectrice, de la DASEN et
du Ministère mais aucune réponse ne nous a été données pour l’instant.

 


Communiqué du lycée Henri Sellier (Livry-Gargan) sur la hausse des effectifs
Nous, personnels du lycée Henri Sellier, dénonçons la dégradation des conditions d’enseignement pour nos élèves et les personnels du lycée. En effet, en cette rentrée de septembre 2023, nous constatons avec inquiétude et colère la hausse des effectifs dans nos classes. Jusqu’à récemment, les effectifs des classes de notre lycée ne dépassaient pas les 30 élèves par classe (lycée général et technologique filière STMG), 24 élèves (lycée technologique filière ST2S) et 24 (pour certains niveaux du lycée professionnel) : ainsi une classe de 2nde professionnelle MRC est passée de 24 élèves à 30 élèves (!). Ces plafonds d’effectifs ne sont pas un privilège, ni un luxe mais une condition indispensable pour enseigner. Cette hausse des effectifs est inacceptable pour l’ensemble de la communauté éducative. Cela pose la question de l’accueil et de la sécurité des élèves (certaines salles sont trop petites pour ces nouveaux effectifs), de surcroit dans un établissement qui est actuellement en travaux et sans cour de récréation. Les élèves du lycée Henri Sellier de Livry-Gargan ont droit à une éducation de qualité et des conditions de travail sereines. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, de nombreux établissements se sont mobilisés dès la rentrée pour dénoncer le manque de moyens et la hausse des effectifs qui dégradent les conditions de travail des élèves et des personnels. Nous sommes solidaires de ce combat et nous rejoignons la lutte pour défendre les conditions d’apprentissage des élèves et d’exercice de notre travail, c’est pourquoi nous serons en grève le mercredi 13 septembre et nous appelons les autres établissements à nous rejoindre ! Les personnels mobilisés du lycée Henri Sellier (Livry-Gargan)

 


Lycée Le Corbusier, Aubervilliers

Nous, personnels du lycée Le Corbusier réunis en HIS, apportons notre soutien aux grèves et mobilisations de nos collègues et dénonçons les conditions de rentrée dans la plupart des établissements scolaires. Même si dans notre lycée la promesse ministérielle d’un enseignant devant chaque classe semble être tenue cette année, il n’en reste pas moins que nous subissons les pressions liées au pacte, les heures supplémentaires que la direction tente d’imposer, le manque de moyen et les coupes budgétaires ; le tout dans un climat nauséabond de stigmatisation de nos élèves. Une double violence pour nos élèves.

Au lieu d’œuvrer à la diminution des inégalités sociales et au lendemain de la mort terrible du jeune Nahel – qui nous a aussi rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent vivre –, le gouvernement impose l'élargissement de la loi de 2004 autour de l'abaya et du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves.

Nous souhaitons alerter sur l’application de la note de service du 31 août dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler. La nature cultuelle ou culturelle de l'abaya ne fait consensus. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires sont une fois encore suspectées (de « tester la République »). Nous souhaitons aussi rappeler que nous parlons ici d'adolescents et d'adolescentes, un âge où l'on se remet en cause et qu'il serait une erreur de tout vouloir politiser.

Nous affirmons que l’école publique ne choisit pas son public, elle doit se donner les moyens de former et d’émanciper l’ensemble de la jeunesse.

 


Courrier à la rectrice des personnels du lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois

11 septembre 2023

Madame la rectrice,

Nous avons décidé de nous mettre en grève ce jour car de nombreux dysfonctionnements ont été constatés en cette rentrée 2023-2024 et empêchent la reprise des cours dans de bonnes conditions. L’administration précédente n’a pas pu préparer la rentrée en fin d’année dernière à cause des conflits au sein de l’équipe de direction. Nous nous inquiétons que les postes d’adjoints n’aient été pourvus que de manière tardive et non pérenne, montrant le manque d’attractivité de ces postes contrairement aux années précédentes. Cette situation nous paraît préoccupante, d’autant plus que la rotation des postes de secrétaires et de personnels de direction s’accélère : trois secrétaires et quatre proviseurs adjoints en deux ans !

Les problèmes matériels et organisationnels sont nombreux et ne sont toujours pas réglés à ce jour. Les élèves du lycée ne peuvent ainsi pas assister à l’ensemble des cours auxquels ils ont légalement droit. La baisse des moyens horaires dans les filières générales et technologiques engendre des sureffectifs et contraint les élèves,
notamment redoublants de terminale, à changer de spécialité. Les deux sections européennes sont menacées de fermeture, réduisant l’offre proposée dans un territoire enclavé et fragile.

De plus, l’augmentation prévisible des effectifs dans la voie professionnelle nous a contraint à ouvrir le 25 août une nouvelle classe de seconde regroupant deux filières différentes, pour laquelle tous les moyens horaires n’ont pas été alloués. Cela engendre des bricolages, des sureffectifs et des non-sens pédagogiques.

Nous demandons donc la restitution des moyens qui nous ont été retirés l’année dernière dans la section d’enseignement général et technologique et l’attribution des moyens manquants en section d’enseignement professionnel.

Comme dans tous les établissements, nous constatons de nombreux postes non pourvus : environ 70 heures de cours ne seront pas dispensées cette semaine au lycée.
Enfin, les collègues font de nouveau part en cette rentrée d’un grand mal-être. L’année dernière, la situation avait donné lieu à plusieurs signalements. Des collègues ont pu subir une remise en cause de leur professionnalisme ou encore des échanges brutaux avec la direction. Les nouveaux collègues ont été accueillis dans un climat de désorganisation et sans la plupart des outils qui leur permettraient d’exercer sereinement leur fonction. Nos conditions de travail se sont considérablement dégradées. Des collègues sont d’ores et déjà en arrêt maladie.

Cette situation est très préoccupante. Il nous semble urgent que notre établissement retrouve un climat serein et apaisé, ainsi qu’une direction fonctionnelle. Nous demandons une audience, dans les plus brefs délais, afin de pouvoir travailler dans des conditions normales.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous assurons, Madame la rectrice, de notre attachement aux missions d’enseignement et d’éducation qui nous incombent.

Les personnels du lycée Alfred Nobel

 


Collège Françoise Héritier, Noisy-le-Sec

Communiqué des personnels du mardi 12 septembre 2023

Communiqué de l’équipe enseignante du Collège Françoise Héritier (Noisy-le-Sec), avec le soutien de ses syndicats (SUD, SNES, CGT et FO)
Depuis maintenant 5 ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectif et de moyens : 1 seul CPE et 4.5 temps pleins de surveillants seulement pour 670 élèves ; pas d'assistante sociale ; pas de poste de principal.e adjoint.e ; 118h manquantes sur les 276h d'AESH ; pas de reconnaissance de la bonification PLV (politique de la ville) sous prétexte que nous sommes un collège récent ; deux agent.es d'entretien manquantes.

Ce jeudi 07.09, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel. En plus de ce manque, la vie scolaire ne peut fonctionner correctement car les ordinateurs ne supportent pas la nouvelle version de Pronote.

Vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un ETP [temps plein] de CPE supplémentaire est mise en place » et que « des personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour un second CPE, et les AED sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible. Quant au manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont initiés pour un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain.

Ainsi la quasi totalité des professeurs étaient en grève et a reçu sur place, avec les parents d'élèves, le maire de Noisy-le-Sec et le midi la députée A. Trouvé. Ils ont assuré la sécurité des élèves à l’extérieur de l’établissement alors même qu’ils étaient en grève.

Ce lundi 11.09, les parents d’élèves, très mécontents de cette situation qui dure depuis 5 ans, ont bloqué l’accès au collège pour les élèves et le personnel
enseignant. Devant cette situation, une délégation composée de quelques parents et de professeurs est allée auprès à la DSDEN à Bobigny pour porter
les revendications. Après avoir occupé l’accueil quelque temps, cette délégation a été reçu sur le trottoir par M. Pain, directeur de cabinet de l’IA-DASEN, M. Chaleix. S’en est suivi un dialogue de sourd. Sur le droit de retrait qui n’a pas été reconnu, M. Pain n’a pas reconnu une erreur dans l’appréciation de la situation et a renvoyé la responsabilité sur le rectorat. Il nous a ensuite stipulé que nous étions considérés comme grévistes. Or, bien qu’à un moment, certains élèves ont pu rentrer dans l’établissement par une porte avant que celle-ci ne soit à son tour bloquée par les parents, les enseignants n’ont pu rentrer et ne peuvent être considérés comme grévistes, d’autant plus que l’après-midi, les élèves ayant été renvoyés chez eux, les parents ont cessé de bloquer et les professeurs ont pu accéder à l’établissement. Le chef d’établissement a ensuite reçu les parents d’élèves, puis l’équipe enseignante restée sur place. S’en est suivi des propos et des accusations de mauvaise foi et malhonnêtes qui nous inquiètent fortement sur la considération qu’a l’Éducation Nationale de son personnel et qui s’apparente à une volonté de maltraitance :
- même si le chef d’établissement a été témoin du fait que les professeurs ont été bloqués (nous avons des vidéos qui le prouvent), sa hiérarchie considère que nous aurions pu rentrer (sous prétexte qu’à un moment quelques élèves ont pu rentrer) et nous déclare donc grévistes.
- sa hiérarchie considère que parquer 670 élèves dans la cour avec seulement 3 surveillants et la direction n’est pas une mise en danger des élèves et a dit que le vendredi, les agents de la restauration (donc non formées à l’encadrement des élèves) ont encadré la demi-pension. C’est inadmissible de demander à ces agents ces missions.
- sa hiérarchie et lui-même nous ont accusés d’avoir empêché les élèves d’entrer lors de la grève de vendredi. Ce sont des accusations graves et totalement infondées qui nous scandalisent beaucoup et heurtent la confiance déjà bien faible que nous pouvions avoir en eux. Cette réunion avec la direction a été éprouvante et a laissé un sentiment amer et une forte inquiétude à l’équipe enseignante présente sur l’avenir proche du collège.

C’est pourquoi, même si le chef d’établissement nous a annoncé par la suite dans la soirée par mail qu’un demi poste de CPE serait présent les lendemain, et que les deux postes de professeurs jusque là non pourvus (techno et mathématiques) le seraient, l’équipe enseignante a décidé de reconduire à la quasi unanimité la grève le mardi.

Ce mardi 12.09 à 10h, environ 85 % des professeurs étaient en grève. Toutes et tous se sentent offensé.es par les propos tenus lors de la réunion la veille par le chef d’établissement : accusations de notre gestion de la sécurité des élèves ; contestation de notre parole en nous déclarant grévistes alors même que nous étions dans l’incapacité d’entrer dans l’établissement. Un tweet de la députée A. Trouvé, présente le lundi matin, confirme notre bonne foi et témoigne du fait que nous étions bloqués.

Ce manque de confiance de la part de la hiérarchie envers le personnel enseignant porte atteinte au bien-être au travail et inquiète fortement l’équipe sur la poursuite de ses missions au sein de cet établissement dans des conditions de travail adéquates et respectueuses.
Nous avons fait une demande d’audience auprès de la rectrice, de la DASEN et du Ministère mais aucune réponse ne nous a été données pour l’instant.

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Courrier et demande d'audience à la rectrice du vendredi 08 septembre 2023
Madame,

Nous souhaitons vous alerter sur la situation du collège Françoise Héritier à Noisy-le-Sec. Depuis maintenant cinq ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons
encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectifs et de moyens.

En effet, pour 670 élèves, un seul CPE est présent avec 4.5 temps pleins d’AED. De plus, en cette rentrée mouvementée, la vie scolaire est dans l’incapacité d’effectuer une partie de ses missions à cause de l’incompatibilité de la nouvelle version de Pronote avec les ordinateurs.

Le poste d'assistante sociale n’est pas pourvu depuis sa création il y a deux ans. Cela fait peser sur le personnel encadrant et en particulier le CPE une charge de travail
supplémentaire et des responsabilités lourdes. En ce qui concerne les élèves notifiés, les besoins sont très loin d’être remplis : 118h sont manquantes sur les 276h, soit au minimum quatre AESH.

Les agent.es d’entretien sont aussi impacté.es par le manque d’effectifs puisque leur nombre n’a pas changé depuis la création du collège. Il manque à ce jour l’équivalent
de deux postes d’agent.e polyvalent.e.

Depuis que le collège est passé en plein effectif, le poste de principal.e adjoint.e n’a toujours pas été créé, en résulte une très grande fragilité dans la continuité. Encore cette
année, un personnel faisant fonction a été détaché ; or cette personne, nouvellement arrivée dans le secondaire, n’a bénéficié d’aucune formation préalable.
Chaque année, nous avons demandé par la voie de notre chef d’établissement plus de moyens, sans avoir été écouté.es.

Par ailleurs, alors que les écoles primaires d’où viennent nos élèves et les collèges des alentours sont au minimum classés PLV, notre établissement, sans la bonification PLV,
n’est pas attractif. De fait l’équipe enseignante change d’année en année, ne parvenant ainsi à installer une continuité pédagogique.

C’est pourquoi, ce jeudi 07.09, après une rentrée mouvementée, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel.
Ce vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un ETP de CPE
supplémentaire est mise en place » et que « des personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour
un second CPE, et les AED sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible.
Quant au manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont initiés pour
un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain.

L’équipe enseignante a donc décidé de continuer à porter ses revendications en se mettant en grève aujourd’hui.
Nous demandons donc au plus tôt :
- la suppléance effective d’un second poste de CPE à 35h
- 2,5 ETP d’AED pérennes
- des ordinateurs compatibles avec la nouvelle version de Pronote
- des AESH supplémentaires pérennes couvrant les 118h manquantes
- 2 agent.es polyvalent.es pérennes
- que le poste d’Assistante sociale soit couvert
- la reconnaissance du statut PLV de l’établissement et la bonification qui s’ensuit, afin de stabiliser les équipes pédagogiques.

Nous demandons pour la rentrée 2024 la création du poste de principal.e adjoint.e et la création d’un second poste de CPE à 35h pour assurer une continuité dans
l’encadrement et le suivi des élèves. On nous demande d’assurer toujours plus de missions et avec moins de moyens, il est temps de nous donner les moyens de nos missions. Pour ces différentes raisons, nous sollicitons une demande d’audience le plus rapidement possible afin de vous exposer notre situation et d’entendre vos propositions.

En espérant que vous prendrez enfin en considération nos demandes, l’équipe pédagogique du Collège Françoise Héritier de Noisy-le-Sec avec l’appui de ses syndicats SUD, SNES, CGT, FO, des parents d’élèves de la FCPE, de Monsieur Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy-le-Sec et de Madame Aurélie Trouvé, députée de la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis

 


Courrier des personnels du collège Jorissen de Drancy

Madame la Rectrice,

En l’absence de réponse de votre part quant à notre courrier daté du 1er Septembre sur la nécessité absolue d’un 3ème ETP de CPE sur notre établissement, nous vous informons par la présente que les personnels du collège Jorissen, réunis en Assemblée Générale ce jour et en lien avec l’association des parents d’élèves, ont voté à la majorité des présent.es le principe de la grève à partir du mardi 12 Septembre, en l’absence de réponse favorable de votre part avant lundi 11 Septembre.

Cette demande n’est pas une requête de confort. Il en va de la sécurité morale et physique des élèves et des personnels dont vos services sont les garants.

La communauté éducative du collège Jorissen vous prie de croire, Monsieur, en son dévouement au service public d’Education.

La communauté éducative du Collège Jacques Jorissen


Lycée Maurice Utrillo, Stains :

Mobilisation : Plus de moyens pour nos écoles ! Moins de stigmatisation pour nos élèves !

Nous n'acceptons pas de voiler le manque de moyens, pas de rentrée au lycée Utrillo !
Pour cette rentrée, notre établissement, pourtant inscrit en politique de la ville, perd :
-60h de cours,
-un poste de conseiller principal d'éducation,
-le demi-poste de technicien·ne de laboratoire n'est toujours pas pourvu,
tout comme celui d’infirmier·e,
-et les élèves en filière professionnelle seront 30 par classe au lieu de 24.

La réalité de cette rentrée nous la partageons bien sûr avec de nombreux autres lycées. La promesse du gouvernement de garantir le bon fonctionnement des établissements scolaires et la présence d'un enseignant·e·s par classe n'est rien de plus qu'un mensonge d’État. Dans nos établissements, le gouvernement coupe les fonds nécessaires à la réussite des élèves et compense ce manque d’investissement par des débats stigmatisants.

Une double violence pour nos élèves.

Rappelons que le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires de l’OCDE : dans notre pays les inégalités économiques et sociales exercent la plus grande influence sur les réussites scolaires. À l'extérieur de l'école, les casses sociales successives paupérisent les quartiers. Au lieu d’œuvrer à la diminution de ces inégalités et au lendemain de la mort terrible du jeune Nahel – qui nous a aussi rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent vivre –, le gouvernement relance un nouveau débat autour de l'élargissement de la loi de 2004, visant l'interdiction de l'abaya et du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves.

Nous souhaitons alerter sur la manière dont les principes de laïcité sont appliqués dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler, notamment aujourd'hui. La nature cultuelle ou culturelle de l'abaya ne fait consensus ni pour les représentants politiques, ni les représentants du culte musulman. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires ne sont jamais écoutées, ni même accompagnées ; elles sont une fois encore suspectées (de « tester la République »). Nous souhaitons aussi rappeler que nous parlons ici d'adolescents et d'adolescentes et qu'on ne peut politiser toutes formes de remise en question du cadre scolaire de leur part.

Nous souhaitons enfin affirmer qu'accentuer la pression sur ces questions ne peut que dégrader les relations avec nos élèves, briser la confiance nécessaire entre les actrices et acteurs de l'éducation, les élèves et leurs familles, mais aussi et surtout nous éloigner fondamentalement de notre mission de service public : accueillir nos élèves, toutes et tous sans discrimination, assurer leur éducation et leur construction civique pour permettre leur émancipation.

Nous refusons d'organiser la misère dans nos établissements : si nous n'avons pas les moyens d’accueillir nos élèves dignement, il n'y aura pas de rentrée !

communiqué intersyndical mis en page (pdf)

LE LYCÉE UTRILLO APPELLE A UN RASSEMBLEMENT CONTRE L'ISLAMOPHOBIE ET LE MANQUE DE MOYENS DEVANT LE MINISTÈRE, MERCREDI 13 A 15H.

Rassemblement mercredi 13_09

Communiqué de la section d'enseignement professionnel du lycée Maurice Utrillo, Stains.

Madame la Rectrice,

Nous, les 24 PLP du lycée Maurice Utrillo, avons choisi l’enseignement professionnel parce que nous croyons que la mission de l’École, c’est aussi d’offrir plus à ceux qui ont moins. Nous nous sommes donné pour vocation de réconcilier avec l’École des élèves ayant intériorisé un sentiment d’échec et un manque d’estime de soi, conduisant, nous le savons trop bien, au décrochage scolaire. Il s’agit là pourtant d’un des thèmes prioritaires de la rénovation professionnelle …

Notre établissement, classé Zone sensible et Politique de la ville, accueille des usagers scolairement et socialement fragiles. Les tests de positionnement à l’entrée en seconde font état d’un degré de maîtrise en mathématiques et français généralement insuffisants. Par ailleurs, les LSU peuvent témoigner des compétences du socle qui leur font défaut. Aujourd’hui, la cohorte qui entre en seconde professionnelle a vécu son premier confinement en 6ème. Ainsi les lacunes accumulées au cours des cycles 3 et 4 ont certainement contribué à leur orientation. Jusqu’ici, grâce aux effectifs plafonnés à 24 élèves, nous pouvions mettre en œuvre des démarches pédagogiques propices à une remédiation ou consolidation des acquis qui leur font défaut.

Le passage à 30 élèves (et l’augmentation des effets constatés en première) ne nous permettra plus de mettre en œuvre la pédagogie de projet, les démarches collaboratives et coopératives, la différenciation … autant d’outils que nous ne pourrons plus mettre au service de ceux qui en ont le plus besoin. Les salles ne permettent pas d’avoir des conditions de travail optimum et de mettre en pratiques les préconisations pédagogiques de la rénovation de la voie professionnelle.

Nous refusons un tel mépris à l’égard de nos élèves, qui eux aussi, ont le droit d’être au centre des apprentissages. Nous ne renoncerons pas à nos engagements : regagner la confiance de nos élèves et de leurs familles, en permettant à tous de réussir, enfin. Nous refusons que cette situation vienne fragiliser encore la confiance des populations à l’égard des institutions, pourtant essentielle à la cohésion nationale, comme nous avons pu le déplorer à l’occasion des récentes émeutes qui ont secoué notre pays.

Au vu de nos conditions d’exercice et pour nous permettre de remplir nos missions, nous refusons des classes à 30 élèves et demandons l’ouverture d’une classe supplémentaire en MRC et le dédoublement en AGORA.

Si l’on accède aujourd’hui à notre revendication d’un CPE supplémentaire, il conviendrait cependant de pérenniser cette décision : sans effectifs supplémentaires la vie scolaire assumait déjà une charge de travail conséquente et avec la perspective de cohortes montantes augmentées, ainsi que la nouvelle tâche de gestion des tenues vestimentaires qui leur incombe, ce poste deviendra d’autant plus indispensable.

Il en va d’ailleurs de même pour le corps enseignant : nous nous attachons à faire partager à nos élèves les codes du monde de l’entreprise, notamment à travers le port d’une tenue professionnelle, à les sensibiliser aux problématiques de harcèlement. Nous refusons d’assumer la charge supplémentaire (que nous jugeons discriminatoire) de » renvoyer de L’École les élèves vêtus de prétendus abayas ou qamis.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame, la rectrice, l’expression de nos salutations respectueuses.

Les enseignants de la section d’enseignement professionnel.


Collège Henri Barbusse, Saint-Denis

Nous, personnels d’éducation du collège Henri Barbusse, en Assemblée Générale ce jeudi 07/09/23 à 8h, avons voté la reconduction de la grève pour un troisième jour. 21 personnels d’éducation sont en grève ce jour.

Nous réitérons notre demande d’audience à la DSDEN et nous poursuivrons le mouvement par tous les moyens nécessaires, tant que nous n’obtiendrons pas satisfaction. Nous demandons une ouverture de classe en 5ème qui permettrait d’alléger les effectifs et d’inclure les élèves UPE2A sans dépasser les seuils (à 24 élèves par classe en REP).
Ces conditions ne sont pas admissibles dans le contexte d’éducation prioritaire. La surcharge des classes est un désastre sur un point de vue pédagogique et matériel.

Même si en début de semaine, la DSDEN nous a affirmé qu’il y aurait un·e Psy-EN fin septembre et possiblement un·e infirmier·ère détaché·e. Nous ne considérons pas cela suffisant car ces deux postes ne seraient pas à temps plein ce qui n’est pas satisfaisant. Certaines et certains de nos élèves sont en souffrance et ont besoin d’accompagnement. Le repérage des élèves à besoins éducatifs particuliers en 6ème devient dès lors complexe, voire impossible. Un des gros enjeux à la fin de la 3ème est l’orientation de nos élèves. Or, sans Psy EN, cette orientation est prise en charge uniquement par les CPE et les enseignantes et enseignants. Les élèves manquent d’accompagnements et de conseils. De plus, depuis deux ans, nous observons une réduction progressive des quotités heures vie scolaire. La prise en charge des élèves est de ce fait réduite et incomplète. Enfin, alors que notre médiatrice est partie en congés maternité en fin d’année, nous avons été profondément choqué·es d’apprendre à la rentrée de septembre que son poste avait été supprimé. Ceci n’est pas acceptable.

Les prochains rdv

Jeudi 07/09
- à 11h : RDV à la DSDEN pour demander une audience
- à 18h : RDV au collège pour une réunion avec les personnels et les parents pour discuter de la
suite du mouvement

Vendredi 08/09
- à 8h : café avec les parents devant le collège

Les personnels mobilisés du collège Henri Barbusse

 


Courrier au directeur académique du Collège Travail Langevin, Bagnolet

Le 15 décembre 2022, nous, personnels enseignants et Vie scolaire du collège Travail-Langevin de Bagnolet, vous adressions un courrier de demande d’audience, pour vous alerter sur le délitement du pôle médico-social dans notre établissement. Vous aviez refusé de nous recevoir, et aviez tenté de nous rassurer dans un courrier de réponse, qui nous avait, alors, paru particulièrement hors-sol.

L’année scolaire touche à sa fin, les services que vous dirigez, n’ont apporté aucune réponse aux problèmes soulevés par notre courrier. Le collège Travail-Langevin, établissement REP du département le plus pauvre de France, a passé une année scolaire entière, sans assistant social et quasiment sans infirmière (celle-ci étant en arrêt, depuis le 23/09/22).

Le « pôle » médico-social, a, donc, été réduit, cette année, à la présence, 12 heures par semaine, d’une psychologue de l’Education Nationale (PsyEN), arrivée seulement au mois de décembre.  Dans un établissement aux besoins d’accompagnement éducatif, sanitaire et social, considérables, comme le nôtre, cette situation a eu des conséquences extrêmement concrètes et dramatiques. Les tâches les plus urgentes de l’assistant social et de l’infirmière sont, mécaniquement, retombées sur les personnels de direction et de vie scolaire, lesquels ne sont pas formés pour cela et sont, surtout, déjà débordés par leurs missions propres. Les conséquences se sont, donc, fait sentir pour ces personnels, qui, malgré leur bonne volonté, se sont épuisés à faire un travail qui n’était pas le leur ; mais elles se sont, surtout, fait sentir pour nos élèves et leurs familles. Nombre de situations sociales n’ont pas été décelées, ou alors insuffisamment suivies et traitées, et il en est de même pour les questions relatives à la santé des élèves. L’absence d’infirmière n’a pas permis un travail de fond sur les questions de dépistages médicaux, de prévention ou encore d’accompagnement des familles. Et cette absence met, également, nos élèves en danger, en cas d’accident grave.

Un tel constat, qui plus est dans le cadre d’une éducation « prioritaire », est scandaleux. Il s’agit là d’une rupture d’égalité des chances insupportable. Vous savez, aussi, à quel point le bâti de notre établissement est vétuste et délabré, et sa gestion matérielle précaire et éprouvante.  Nous sommes des professionnels motivés et engagés pour la réussite de tous nos élèves. Mais nous sommes épuisés et révoltés. Nous sommes épuisés, d’abord, de devoir constamment compenser ces manquements graves, et dépités de constater que cet engagement maximum ne suffit pas. Nous sommes également révoltés de constater, au quotidien, le décalage entre les discours de notre institution, sur l’équité et l’égalité des chances, placées au cœur du projet républicain, et les difficultés liées aux besoins les plus élémentaires, que nous rencontrons, au quotidien.

Le 22 décembre dernier, dans une tribune parue dans le journal Le Monde, le Ministre de l’Education Nationale, Pap Ndiaye, plaçait l’égalité des chances, parmi les priorités de son mandat. Ainsi, il écrivait : « Une école qui, tout en la promettant, n’accorde pas l’égalité produit non seulement des injustices, mais aussi une défiance et un sentiment de colère dans les classes populaires ». Nous ne disons pas autre chose.

C’est pourquoi nous nous sommes réunis, en cette fin d’année scolaire, et avons pris les décisions suivantes :

Nous refuserons d’accueillir nos élèves et de faire la rentrée scolaire, tant que les trois postes médico-sociaux (Assistant.e social.e, Infirmier.ère, PsyEN) ne seront pas pourvus.  Il s’agit là d’une décision forte, à la hauteur de notre indignation. Nos demandes ne sont pas extravagantes, elles sont entièrement légitimes, et se fondent sur des dispositions légales. Vous comprendrez que dans une situation aussi dégradée et dangereuse, nous refusons de repartir sur une année scolaire, dans les mêmes conditions.

Nous communiquerons, en amont, avec les familles pour expliquer notre position, et nous nous en ferons les relais, dans les médias, également.

Un autre point de scandale, et de colère, pour nous, est le manque criant et inquiétant d’AESH, pour accompagner nos élèves à besoins éducatifs particuliers. Cette année encore, plusieurs élèves en droit de recevoir l’aide d’un(e) AESH n’ont pas été accompagnés, de l’année, et ont complètement perdu pied. Les droits fondamentaux de ces élèves à bénéficier d’une aide, dans le cadre de l’Ecole « inclusive », n’ont pas été respectés, ce qui met en péril leurs apprentissages et leur scolarité. Nous demandons un plan d’urgence, pour que cette situation d’accompagnement de nos élèves à besoins particuliers, soit réglée, d’ici la fin du mois de septembre.

Nous espérons, néanmoins, ne pas avoir à en arriver là, et pouvoir accueillir nos élèves, comme il se doit, c’est à dire dans des conditions élémentaires, dignes et légales, de sécurité et d’accompagnement, dès le premier jour.

Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur, nos sincères salutations.

Les personnels enseignants et Vie scolaire du Collège Travail Langevin réunis en heure d’information syndicale, le 5 juillet 2023

 


Collège Gustave Courbet, Pierrefitte-sur-Seine 

Aujourd'hui mercredi 6 septembre, presque la totalité des personnels enseignant, administratif et de vie scolaire du collège Gustave Courbet de Pierrefitte-sur-Seine ont exercé leur droit de retrait.

Nous estimons que les conditions de rentrée actuelles ne permettent pas d'assurer la sécurité des élèves et des personnels.

Malgré nos alertes depuis juin dernier (au moins), nous constatons que

- le poste d'assistant·e social est vacant

- le poste de secrétaire d'intendance est vacant

- le mi-temps d'infirmier·ère est vacant

- le tiers d'équivalent temps plein d'assistant·e d'éducation est toujours supprimé

- le·a remplaçant·e de l'enseignante d'ULIS en formation à mi-temps n'est pas nommé·e

- le département nous dit que le parc informatique sera mis à jour pour que Pronote puisse fonctionner le 11 septembre

- les travaux pour le sol de la salle de plonge de la cantine ont empiré la situation : les agent·es ont encore plus les pieds dans l'eau qu'avant, le ménage est rendu difficile et le passage des chariots impossible à cause d'une marche créée par les travaux. Ces travaux sont annoncés mais non réalisés à chaque vacances scolaires depuis la livraison du nouveau bâtiment en janvier 2019.

Depuis 3 ans ce sont les personnels de vie scolaire et les secrétariats de direction et d'intendance qui compensent l'absence d'assistant·e social et d'infirmier·ère, cette absence a aussi des répercussions sur la charge de travail des enseignant·es (professeur·es principaux·ales notamment). En trois ans, il n'y a eu une assistante sociale présente dans l'établissement qu'un mois.

Depuis des années l'instabilité de l'équipe de direction augmente la charge de travail de tous les personnels. C'est l'équipe éducative qui a dû se répartir les salles pour l'accueil des classes lundi et mardi. Ce sont les professeur·es principaux·ales qui ont dû faire les grilles d'entretiens avec les élèves et les convocations pour leurs élèves.

Nos conditions de travail sont dégradées. Les conditions d'accueil des élèves sont innacceptables.

Nous serons en droit de retrait et en grève pour préserver nos conditions de travail et de santé – pour ne pas être en burnout plus tard.

Les personnels du collège Gustave Courbet réuni·es en AG mercredi 6 septembre


Collège Jorissen, Drancy

Les personnels d’enseignement et d’éducation du collège Jorissen de Drancy sont aujourd'hui, vendredi 15 septembre 2023, en grève votée à la majorité des personnels. Devant la grande mobilisation, les personnels de direction ont d'ailleurs demandé aux parents d'élèves de ne pas envoyer leurs enfants au collège ce jour.

Nous déplorons que plusieurs postes ne soient pas pourvus au sein de notre établissement en cette rentrée 2023 malgré la communication présidentielle et ministérielle promettant un enseignant devant chaque classe, une rentrée avec tous les personnels nécessaires au bon fonctionnement d'un établissement, et une circulaire de rentrée faisant de la sécurité des personnels une priorité.
À ce jour, notre collège, déjà parmi les plus défavorisés de l'académie selon les chiffres même du ministère, se voit amputé d'un demi-poste de CPE, qui après avoir été supprimé et remis, n'a toujours pas été pourvu malgré nos multiples courriers depuis le 1er septembre.
La rentrée s'est également faite avec plusieurs classes sans professeurs de Français, Espagnol, Physique-Chimie et Mathématiques nommés que très récemment. À ce jour, il manque encore un professeur de Français qui n'est toujours pas nommé laissant ainsi une classe de 6eme sans cours de Français et la classe des non-francophones sans les 12h de Français qui leur sont dues, soit plus de la moitié de leur volume horaire.
Enfin, le pôle médico-social est particulièrement amputé puisque le poste de médiateur n’a pas été reconduit et le poste de la deuxième infirmière de l’établissement est toujours non-pourvu (pour la deuxième rentrée). Dans un établissement classée Rep et Prévention Violence, des personnels à hauteur des exigences des élèves, sont le minimum que l'institution leur doit.

D'autres établissements se mobilisent dès demain par la grève ou le droit de retrait, les revendications sont souvent les mêmes : des moyens humains et matériels décents pour les élèves et nos conditions de travail :

Collège Anspach de Montreuil, Lycée Gustave Eiffel de Gagny, Lycée Olympe de Gouges de Noisy-le-Sec...