L’alimentation est – à juste titre – un sujet de préoccupation en ce qui concerne notre santé. Mais c’est également un enjeu central en terme d’écologie. La consommation de viande en particulier est source d’une pollution à très grande échelle. L’élevage – particulièrement des bovins – entraîne l’utilisation d’énormes surfaces de terres agraires qui servent à cultiver des céréales destinées à l’élevage. En France, diminuer par deux notre consommation de viande et de lait permettrait de libérer 5 à 8 millions d’hectares de terres pour d’autres cultures.
L’élevage est également une industrie très gourmande en eau, la principale céréale utilisée dans l’alimentation des bêtes est le maïs qui nécessite d’être abondamment arrosé. Résultat : la production d’un kilo de protéine de bœuf nécessite l’utilisation de 7300 litres d’eau alors qu’il en faut presque moitié moins pour produire la même quantité de protéines végétales.
L’élevage est responsable de plus d’un tiers de la pollution de l’eau par les pesticides, l’azote et le phosphore, de l’utilisation de 80 % de l’espace agricole en France et 70 % des terres agricoles du monde, de 91 % de la déforestation en Amazonie et la cause principale de perte de biodiversité sur terre.
L’élevage est également responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, plus que le secteur des transports. En France, il faudrait diviser par 5 notre consommation moyenne de viande par semaine si l’on voulait voir baisser significativement ces émissions pour 2050. On peut aussi pointer les conditions dans lesquelles sont élevées et tuées les bêtes, l’impact négatif sur la santé d’une consommation de protéines animales trop importantes ou l’immense business de la viande qui profite non pas aux paysannes et paysans mais à des multinationales pour lesquelles la préservation de l’environnement n’est clairement pas la priorité comparée aux bénéfices qu’une telle industrie engendre.
Enfin, la consommation de viande issue de l’agriculture conventionnelle (non biologique) dans les cantines est un enjeu de santé publique en raison des hormones et des antibiotiques qui sont administrées aux bêtes.
Qu’en est-il de la qualité des produits consommés dans les cantines scolaires ?
Dans le 93, le recours à des produits issus de l’agriculture biologique est globalement faible et très inégal selon les collectivités. Au niveau des écoles, cela dépend des municipalités : un laitage ou du pain bio de temps en temps, cela ne va pas très loin. La plupart des produits servis dans les cantines sont issus de l’agriculture conventionnelle qui entraîne une pollution des sols et des nappes phréatiques à cause de l’utilisation de pesticides et impacte fortement la santé des agriculteurs·trices et de leur famille.
Pourquoi remettre en cause les cuisines centrales ?
Les cantines centrales génèrent énormément de déchets liés à l’emballage des plats qui seront ensuite transportés et réchauffés dans les établissements scolaires. Cela induit aussi des trajets supplémentaires pour ces repas et ne permet pas aux personnels en charge de la cuisine de choisir elles-mêmes et eux-mêmes les denrées alimentaires qui seront transformées.
Sources :
- https://www.vegetarisme.fr/pourquoi-etre-vegetarien/environnement/
- http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/la_face_cachee_de_ton_steak_-_les_amis_de_la_terre_france_-_2018_-_web.pdf
Nous revendiquons
- La réduction de la consommation de viande et de poisson, leur remplacement par des alternatives végétariennes, et la mise en place de formations à la création de menus végétariens pour les personnels
- Le renforcement des filières locales et biologiques dans la restauration scolaire avec pour objectif le 100 % bio, sans hausse du prix du repas pour les familles
- La fin des cantines centrales et le retour à des cantines sur site, et la création d’une plateforme mettant en relation les producteurs bio et locaux et les établissements et mairies