Écriture inclusive : nos revendications féministes ne doivent pas servir de diversion pour le ministre de l’éducation

Le ministre réactionnaire de l’éducation nationale a encore sévi : Après les "tenues républicaines", le refus aux mamans voilées d’accompagner les élèves en sorties scolaires, les certificats de virginité à la piscine ou encore plus récemment les réunions en non-mixité, il s’attaque désormais à la question de l’écriture inclusive. Blanquer aura su faire du corps des jeunes filles et de nos revendications féministes un sujet de diversion pour masquer ses réformes néo-libérales et son incompétence face à la crise sanitaire.

"Notre langue est le premier trésor français, celui qui nous relie tous et fait notre puissance mondiale. Elle ne doit donc pas être triturée ou abîmée."

"Notre" puissance mondiale capitaliste, patriarcale et impérialiste ? Alors même que les lycéen·nes bataillent pour que l’éducation et les programmes soient adaptés à la situation sanitaire, que les travailleur·ses de l’éducation sont à bout de nerfs de se retrouver sans moyens humains et matériels pour gérer cette énième reprise où rien n’est prêt, Blanquer fait du combat contre l’écriture inclusive une nouvelle croisade qui révèle encore une fois sa profonde idéologie réactionnaire.

Il veut décider de notre façon de nous habiller, de nous réunir, d’écrire... nous ne nous laisserons pas faire !

Accepter que "le masculin l’emporte sur le féminin" c’est accepter la domination masculine dès le plus jeune âge. Revendiquer l’écriture inclusive, c’est lutter contre le sexisme inhérent à la langue française, et arrêter d’invisibiliser le féminin et les femmes, dans les écrits, où déjà les manuels scolaires regorgent de figures masculines. L’école en ce sens est un lieu qui pourrait être privilégié pour réfléchir les changements de normes.

« Mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques ». Un argument particulièrement hypocrite de la part du ministre qui n’avance aucun budget pour les élèves porteurs de handicap, et qui précarise le métier des AESH.

Alors, si Jean-Michel vient se servir de nos revendications comme diversion face à la crise et démontrer par la même occasion que notre émancipation ne dépendra pas du camp d’en face, nous revendiquons plus que jamais le droit de nous habiller "trop couverte ou pas assez", de nous organiser et d’utiliser le langage comme nous le voulons pour qu’il appartienne à toutes et tous ! Nous avons à cœur de défendre une autre école émancipatrice pour toutes et tous et militons pour ce faire pour une société libérée de toute exploitation et oppression.

crédit photo : O Phil Des Contrastes