Discours SUD éducation 93 au TA de Montreuil pour le recours d’Hélène
On est ici pour soutenir notre collègue et camarade Hélène dans son recours contre la décision du rectorat de la muter brutalement, sans crier gare, au motif tristement célèbre d’« intérêt du service ». Depuis, on ne compte plus les camarades qui ont subi le même sort.
C’était il y a deux ans, et déjà nous avions fait du bruit à la DSDEN de Bobigny quand Hélène était venue consulter son dossier administratif où elle découvrait des témoignages à charge qui avaient été rajoutés sans qu’elle le sache, à la va-vite, quelques semaines voire quelques jours avant la consultation.
Même s’il s’en défend sans aucune honte, le rectorat a sanctionné Hélène pour avoir tout simplement fait son travail, et d’enseignante, et de syndicaliste. Mais apparemment, l’intégrité et le professionnalisme sont condamnables pour ces gens-là. Parce qu’il en va de leur « intérêt » bien sûr, pas celui du « service » comme ils aiment lâchement le dire - parce qu’Hélène était totalement intégrée à l’équipe dont elle était très appréciée, pas dans celui des parents ni surtout celui des élèves – imaginez-les perdre leur maîtresse sans même savoir pourquoi, du jour au lendemain –, mais dans le seul « intérêt » de briser une équipe qui fonctionnait trop bien, c’est-à-dire contre leur volonté qu’ils aimeraient bien toute puissante.
A court d’arguments, le rectorat n’essaie même plus de sauver les apparences, tellement plein qu’il est d’un sentiment d’impunité. Le mémoire du rectorat développant ses observations est de ce point de vue un tissu d’inepties.
Rappelons-nous : en plein début de crise du Covid, Hélène fait la promotion des mesures sanitaires à observer pour limiter la contagion de l’épidémie au sein de l’école. Attitude responsable d’une enseignante soucieuse de santé publique ? Certainement pas pour le rectorat qui y voit plutôt la « volonté de perturber le fonctionnement normal de l'établissement ».
Au fil de la lecture, c’est encore pire.
Le rectorat se borne à paraphraser voire à plagier le rapport diffamatoire de l’ancienne IEN, contre Hélène.
Il faut appeler cette mutation pour ce qu’elle est : une sanction à caractère discriminatoire pour appartenance syndicale. D’ailleurs, incapable de prouver qu’il n’y en a pas, le rectorat précise seulement, pour se défendre, « qu’il est de jurisprudence constante que le dossier administratif de l’agent peut contenir les documents relatifs aux difficultés survenues entre l’intéressé et son supérieur hiérarchique ». Qui en doutait ? Quel est le lien ? Si les conséquences n’étaient pas aussi éprouvantes pour Hélène, on rirait d’une telle sottise. Mais on ne peut pas en rire, parce que c’est cette inhumanité et cette malhonnêteté qu’Hélène va à nouveau affronter dans ce tribunal.
Au-delà d’un verbiage qui ne trompe personne, rappelons-nous que c’est parce qu’Hélène a participé et participe tous les jours à la construction d’une école plus sûre et plus émancipatrice qu’elle est ici.
Se soulever contre des décisions toujours plus absurdes et injustes, voilà que le rectorat l’appelle « fronde contre la direction », à plusieurs reprises dans son mémoire.
Et bien ce qu’ils appellent « fronde », nous l’appelons « émancipation », nous l’appelons « solidarité », nous l’appelons « résistance ».
Solidarité avec Hélène ! Solidarité avec toustes les réprimé-es de l’éducation nationale !