DHG des collèges : l’éducation n’est toujours pas prioritaire…

Des seuils largement dépassés

L’administration de l’éducation nationale communique sur une hausse du nombre d’heures par élève pour la rentrée 2023, Mais cette hausse reste très insuffisante. La situation reste critique dans de très nombreux établissements :
- dans 55 collèges sur 130 le nombre d’élèves par classe dépasse le seuil (23 en zone sensible, 24 en REP, 27 hors éducation prioritaire) sur au moins un niveau ;
- il faudrait ouvrir 81 classes pour respecter les seuils partout ;
- les collèges hors éducation prioritaire ont vu leur seuil passer de 26 à 27 élèves par classe sans raison autre qu'économiques.

Suppression brutale de la technologie en 6e

Début janvier, le ministère a annoncé dans la presse supprimer la technologie en 6e, pour la remplacer par du soutien en maths et français. Aucun texte de cadrage n’a été publié depuis mais des consignes orales ont été données :
- disparition de la technologie du programme de 6e
- diminution d’une heure du bloc sciences et technologie
- création de groupes de soutien en maths et français avec l’heure prise à la technologie et des heures de marge
- n’importe quel enseignant·e ou professeur des écoles du secteur peut prendre en charge ce soutien
Pour créer des groupes les établissements se retrouvent encore obligés de puiser dans leur marge d’autonomie, pour un dispositif imposé au dernier moment sans concertation.
La suppression de la technologie réduit la place des sciences et techniques, et prive les enfants de Seine-Saint-Denis d’un enseignement primordial pour comprendre et maîtriser le numérique qui est pourtant présent dans absolument tous les aspects de la vie désormais.
Elle se fait dans le plus grand mépris des enseignant·es de technologie qui apprennent au dernier moment par la presse que leurs postes vont probablement être menacés, alors que les mutations interacadémique sont closes.
Prétendre que du soutien permettra de combler les lacunes en mathématiques et français créées par un désinvestissement chronique de l’état dans l’éducation, des classes surchargées, une formation continue indigente, c’est se moquer des personnels, des élèves, et de leur famille.

Des dispositifs sous-dotés, une autonomie bafouée

L’administration ne donne pas les heures nécessaires aux dispositifs et classes spécifiques. CHAM, modules relais, bilangues, UPE2A… tous sont sous-dotés.
Les établissements sont obligés de puiser dans leur marge d’autonomie pour combler les trous, ce qui réduit fortement la possibilité de créer des groupes ou tout autre dispositif porté par les équipes, et qui réduit de fait leur autonomie...
Quarante établissements n'ont pas de dotation "savoir nager", les autres n’ont qu’une heure, ce qui est très largement insuffisant pour s’assurer que tous les enfant du département sachent nager.

Des heures supplémentaires nombreuses, un travail dégradé
Le nombre d’heures supplémentaires reste toujours très élevé et dégrade fortement les conditions de travail de nombreux·euses collègues : fatigue, démultiplication des tâches de suivi des élèves, de correction, etc. Ce chiffre a augmenté de plus de 20 % en dix ans.
Il est aujourd’hui tellement haut que des chefs d’établissement en viennent à casser le service de collègues pour forcer les autres à prendre des heures supplémentaires.

Nous revendiquons :

  • Une baisse des effectifs par classe afin de favoriser la réussite des élèves :
    - 20 élèves maximum en collège ordinaire ;,
    - 16 élèves en éducation prioritaire ;
    - 12 élèves en SEGPA
  • La construction de nouveaux établissements pour réduire la taille de ceux existants et viser des collèges de 400 élèves maximum
  • Le recrutement massif de personnels éducatifs  et médico-sociaux (AED, CPE, AESH, infirmier·ère, assitant·e social·e)
  • L’abrogation du décret imposant 2 heures supplémentaires aux enseignant·es.
  • L’abandon de la suppression de la technologie en 6e
  • L’augmentation des DHG pour financer complètement tous les dispositifs spécifiques, et tous les projets d’équipe.