Nous relayons le communiqué des personnels du lycée Mozart en grève pour le 8 mars :
Tous et toutes ensemble dans la rue demain pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles !
Nous, enseignant.e.s du lycée Mozart, nous sommes réuni.e.s ce jour en assemblée générale et avons voté la grève pour la journée du 8 mars, journée consacrée à la lutte pour les droits des femmes.
Par notre mobilisation, nous entendons nous joindre à la dénonciation des violences sexistes, sexuelles et systémiques que subissent encore les femmes aujourd’hui en France et dans le monde. Les différentes formes de discrimination affectent les femmes sur leur lieu de travail, du fait des inégalités salariales, mais aussi du système patriarcal qui les contraint dans l’exercice de leurs métiers (double journée, travail à temps partiel).
L’Éducation Nationale, bien sûr, n’échappe pas à ces constats scandaleux et ne fournit pas les efforts nécessaires pour protéger les femmes et lutter contre les inégalités de genre au sein des personnels ainsi que des élèves.
Les différentes professions de l’EN sont constituées en grande majorité de femmes qui sont très majoritairement présentes dans les postes précarisés comme les AESH, les ATSEM ou encore les agents d’entretien. En revanche, nous notons une sur-représentation des hommes aux postes à responsabilités, comme les chefs d’établissement, les cadres A ou les inspecteurs (étonnant, non ?).
Les inégalités salariales existent aussi dans l’Éducation Nationale et représentent une différence de 18% entre les femmes et les hommes. Une enseignante (que ce soit au primaire ou dans le secondaire, titulaire ou non) gagne en moyenne 200 euros de moins que ses homologues masculins, selon le bilan social de l’EN (et quel bilan !).
Nous constatons que la gestion des établissements scolaires répond de plus en plus à des méthodes managériales violentes et intimidantes à l’égard des personnels, et tenons à alerter sur le fait que ces méthodes, qui ne devraient pas avoir leur place dans un service public, affectent et fragilisent en tout premier lieu les personnes opprimées que sont les femmes, les personnes racisées, handicapées ou LGBTQ+. Sans compter que le sexisme ordinaire s’y exerce tout autant que dans le reste de la société !
Enfin, nous dénonçons une fois de plus les réformes Blanquer, dont on perçoit déjà les effets néfastes sur l’égalité des genres au sein des élèves et de leur scolarité. En effet, elles semblent aggraver des tendances déjà tristement constatées : baisse drastique du pourcentage des filles étudiant les mathématiques, choix de spécialités et d’orientation dictés par des logiques de genre, baisse des moyens qui ne permettent pas de réaliser une éducation au genre et à la sexualité qui respecte les textes de lois (quels établissements respectent les 3 demi-journées légales par an et par élève ?).
Face à un service public qui discrimine une partie de ses agents, tous et toutes dans la rue pour une école égalitaire et non sexiste !
Les enseignant.e.s mobilisé.e.s du lycée Mozart, le 7 mars