Communiqué de presse des personnels mobilisés du lycée Paul Eluard (Saint Denis)

En ce 25 novembre, jour de lutte contre les violences faites aux femmes, nous, personnels mobilisés du lycée Paul Eluard, lançons un cri d’alerte : mardi 23 novembre 2021, une élève du lycée a été violemment agressée par cinq jeunes hommes, dont un élève. Ce dernier lui a porté au visage deux coups violents. Alors qu’elle tentait de se défendre, l’un des agresseurs a sorti une bombe lacrymogène gélifiante et l’a aspergée. Une collègue BRS (Brigade Régionale de Sécurité), accourue pour protéger la victime, a été directement visée à son tour par un jet de lacrymo au visage par l’un des agresseurs. Une Assistante d’Éducation, portant secours à cette collègue a également été touchée par le gaz. Ni les secours, ni la police n’ont été appelés par la direction de l’établissement, alors que les agresseurs sont restés devant l’établissement pendant dix minutes à commenter les événements, en toute impunité !

Pendant 48 heures, aucune communication n’a été faite vis-à-vis de l’ensemble des personnels, des familles et des élèves. A l’heure où nous écrivons, aucune procédure disciplinaire n’a été engagée par le chef d’établissement.

Ces événements graves ne sont malheureusement pas isolés dans notre établissement. Depuis la rentrée de septembre, nous travaillons dans des conditions très chaotiques et insécurisantes (agressions physiques d’élèves devant l’établissement, menaces verbales d’élèves sur des collègues, mais aussi désorganisation totale des emplois du temps, du planning de l’année, du fonctionnement de l’intendance, absence de matériel informatique fonctionnel…). Le sous-effectif chronique que subit notre lycée produit ses effets dramatiques : le jour des faits, aucune infirmière n’était présente et il n’y avait que 5 surveillants (pour un effectif total de 2000 élèves). Nous n’avons toujours pas d’assistante sociale sur les deux postes normalement prévus ! Les personnels, en particulier celles et ceux de Vie scolaire, sont en première ligne pour pallier ces manques, notamment pour aider dans l’urgence les élèves en grande précarité et protéger l’ensemble de la communauté scolaire, au prix d’un épuisement général.

Nous nous sommes mis.es en grève aujourd’hui contre la banalisation de la violence et pour dénoncer cette maltraitance institutionnelle que nous subissons, nous mais également les familles et les élèves. Malgré nos alertes répétées, le rectorat de Créteil n’apporte aucune réponse, comme si cette situation était normale !

 


 

Face à l’urgence de la situation, nous appelons les familles, les collègues et les élu.es à nous rejoindre le mercredi 1er décembre 2021 à 18h en salle du conseil municipal de la Mairie de Saint Denis afin de nous organiser pour obtenir les conditions de travail sereines et stables auxquelles nous et nos élèves avons droit.