Antiracisme et non-​mixité : des références utiles

Cet article recense des citations utiles au sujet de l’antiracisme, de la non-mixité telle que nous la pratiquons, et du vocabulaire actuel de la recherche universitaire sur ce sujet.

1. L’emploi de termes pour désigner des races est courant en sciences sociales : il faut nommer les races pour traiter des rapports de racisation

Ouvrages :
- La férocité blanche, Rosa Amelia Plumelle-Uribe, Albin Michel, 2001.
- La condition noire. Essai sur une minorité française, Pap Ndiaye, Calmann-Levy, 2008.
- De quelle couleur sont les blancs ?, sous la direction de Sylvie Laurent et Thierry Leclère, La découverte, 2013.
- Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias, Maxime Cervulle, Editions Amsterdam, 2013.

Articles :
- Blanchité, discrimination et intersectionnalité, Maryse Jotham Dolmare, Archipélies, Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH), Université des Antilles (UA), 2018. https://www.archipelies.org/268
- Anthropologie et blanchité. Une histoire cousue de fil blanc, Marie Meudec, Raison Sociale, 2017. http://raisons-sociales.com/articles/dossier-blanc-he-s-neige/anthropologie-et-blanchite/
- Les Blancs, une majorité invisible, Sonya Faure, Libération, 28/08/2015. https://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/08/28/les-blancs-une-majorite-invisible_1371285

Colloques :
- Whiteness studies, Réflexions sur un rapport social, colloque international organisé par Magali Bessone à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le 4 octobre 2019. https://global-race.site.ined.fr/fichier/s_rubrique/26995/programme_whiteness_studies.fr.pdf
- Journée d’étude « La condition blanche. Réflexion sur une majorité française », organisée par Mathilde Cohen (CNRS-IMM-UConn) & Sarah Mazouz (CNRS-CERAPS) à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), le 29 juin 2018. https://www.ehess.fr/fr/journ%C3%A9es-d%C3%A9tude/condition-blanche-r%C3%A9flexion-sur-majorit%C3%A9-fran%C3%A7aise

Citations :

« Ce n’est pas un processus simple : comment ne pas croire que « la race n’existe pas », alors que son existence de catégorie « naturelle » est démontrée pour fausse (et en effet elle est fausse), alors que cette acception était en même temps l’ultime point où l’avaient repoussé les sciences humaines par leur patiente critique. Alors que, surtout, cette fameuse définition « naturelle » était celle-là même qui légitimait dans les régimes racistes l’inscription légale de la « race » ? Cependant, l’inscription juridique et les pratiques qui l’accompagnent existent, elles. C’est très exactement la réalité de la “race”. Cela n’existe pas. Cela pourtant produit des morts. […] Non, la race n’existe pas. Si, la race existe. Non certes, elle n’est pas ce qu’on dit qu’elle est, mais elle est néanmoins la plus tangible, réelle, brutale, des réalités. »
Colette Guillaumin, « “Je sais bien mais quand même”, ou les avatars de la notion de race », Le Genre humain n°1, « La Science face au racisme », Fayard, 1981. https://infokiosques.net/spip.php?article1449

« Nous estimons que le refus systématique d’employer cette catégorie, nous rend aveugle à de nombreuses réalités sociologiques, psychologiques et historiques et par conséquent, invisibilise le racisme et ses dégâts. »
Charte du groupe « Race et genre », CEDREF (Centre d’Enseignement, de Documentation et de Recherches pour les Etudes Féministes), Université Paris-Diderot, 2003.
https://cedref.univ-paris-diderot.fr/

« Je partirai d’un terme extrêmement employé aujourd’hui en France, le terme : « minorité visible ». La première question que pose ce terme est celle du partage politique de la visibilité, et donc : quel est l’envers, quelle est la part cachée de la minorité visible ? Cela ne peut pas être la « minorité invisible » (car alors la première partie de l’équation resterait hors de portée). Ce serait donc la « majorité invisible ». Une expression absolument inverse à la première et qui dit l’imperceptibilité des rapports de pouvoirs qui se jouent pourtant sur le terrain de la visibilité. Avec cette expression, les régimes du dicible et du visible conspirent à taire et à dissimuler le domaine hégémonique, le caractère sensiblement asymétrique et inégal du partage politique. La majorité invisible occupe ainsi une position dissimulée au creux des discours, qui tend à masquer son rôle comme régime culturel hégémonique. Ce régime culturel hégémonique, les Cultural Studies permettent de le nommer : c’est la blanchité. Le terme « blanchité » est la traduction du terme anglais « whiteness » qui désigne l’hégémonie blanche et ses déclinaisons politiques, sociales et culturelles. La thématique de la blanchité a émergé au sein des Cultural Studies britanniques et américaines à partir du milieu des années quatre-vingt, notamment sous la plume de Stuart Hall – David Morley en parlait ce matin. Un champ de recherche s’est développé sur ce terrain, champ de recherche qui s’est baptisé Critical White Studies (« études critiques sur la blanchité ») et qui ironiquement, en réponse à ce que bien maladroitement on appelle parfois en France « la question noire », pose « la question blanche ». Ce champ interroge la formation des identités blanches et la persistance du racisme et de la catégorie de « race ». »
Maxime Cervulle, « Politique de l’image : les Cultural Studies et la question de la représentation, réflexion sur la ‘blanchité’ », dans Cultural studies, Genèse, objets, traductions, Maxime Cervulle, Jade Lindgaard, Éric Macé, Éric Maigret, Angela McRobbie, David Morley et Éric Neveu, Éditions de la Bibliothèque publique d’information, 2010. https://books.openedition.org/bibpompidou/1633?lang=en

« Tout cela est compliqué, glissant, mais si l’on veut déracialiser la société – et donc faire de telle sorte que la couleur de la peau n’ait pas plus d’importance que celle des yeux ou des cheveux –, il faut bien commencer par en parler.  »
Pap Ndiaye, professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris, membre du bureau scientifique du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France)
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/12/pap-ndiaye-si-l-on-veut-deracialiser-la-societe-il-faut-bien-commencer-par-en-parler_5488365_3232.html

 2. La race est une réalité sociale et non biologique 

Directive 2000/43/CE du Conseil du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique
« Journal officiel n° L 180 du 19/07/2000 p. 0022 - 0026
LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,
vu le traité instituant la Communauté européenne, et notamment son article 13,
vu la proposition de la Commission(1),
vu l’avis du Parlement européen(2),
vu l’avis du Comité économique et social(3),
vu l’avis du Comité des régions(4),
considérant ce qui suit :
[…]
(6) L’Union européenne rejette toutes théories tendant à déterminer l’existence de races humaines distinctes. L’emploi du mot "race" dans la présente directive n’implique nullement l’acceptation de telles théories. »

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32000L0043&from=FR

« L’études des majoritaires dans notre société est tout aussi fondamentale que celle des minoritaires. Il est important que mettre en évidence le fait que des groupes sociaux sont racisés, c’est-à-dire placés en position subordonnée ou privilégiée dans de nombreux domaines sociaux, juridiques, politiques, économiques – la position privilégiée bénéficiant notamment du « privilège » de ne pas se percevoir comme racisée et de se voir réservées les ressources socio-politiques et épistémiques de la racisation. Ce qui distingue ce processus d’autres phénomènes de production du désavantage ou du privilège (par les rapports sociaux de genre, de classe, par exemple), c’est que les groupes racisés le sont via l’usage de deux facteurs : d’une part, un repérage corporel (l’appartenance raciale se voit pu s’imagine, se projette, dans les corps) : d’autre part, l’inscription de ces caractéristiques corporelles dans une filiation ou un héritage ancestral à la fois biologique et culturel. Les groupes racisés le sont ainsi à la fois en raison de leur visibilité (réelle ou imaginaire) et de leur généalogie. C’est à ce titre que l’on peut parler de blancs ou de noirs : parce que ces termes désignent des statuts sociaux, dont il s’agira ici d’explorer les modalités de construction et de manifestation. »
Texte de présentation du colloque « Whiteness studies », Réflexions sur un rapport social, colloque international organisé par Magali Bessone à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le 4 octobre 2019. https://global-race.site.ined.fr/fichier/s_rubrique/26995/programme_whiteness_studies.fr.pdf

« Que veut dire être blanc ? Jusqu’à un passé récent, je ne m’étais jamais posé une telle question, car jamais on ne m’avait interrogé à ce sujet. C’est du reste la première réponse que l’on peut apporter : « Être blanc, c’est ne pas avoir à se poser la question “qu’est-ce qu’être blanc ?”, ne pas avoir, contrairement aux Noirs, Arabes et autres non-Blancs, à s’interroger sur soi-même, son identité et la place qu’on occupe dans la société, parce que cette place va en quelque sorte de soi." Du moins cette place va de soi dans la mesure où, en plus d’être blanc, je suis de sexe masculin, hétérosexuel et d’origine sociale aisée. L’essentiel de mon propos sur la condition blanche peut d’ailleurs s’appliquer à la condition d’hétéro, de mec ou de bourgeois. Être blanc n’est en effet pas une simple affaire de couleur de peau. Jack Lang ou Jacques Séguéla, par exemple, ont le teint plus mat que beaucoup d’Arabes, d’Antillais ou de métis, mais ce sont eux les Blancs. Être blanc ne signifie pas simplement avoir la peau claire, mais plutôt : ne pas être identifié comme un Noir, un Arabe, un Asiatique, un Turc ou un musulman, ne pas porter certains stigmates. D’où une seconde réponse : "Être blanc, c’est avant tout ne pas subir la discrimination comme les non-Blancs la subissent. Ce n’est pas avoir une certaine couleur mais occuper une certaine place – un certain rang social." Blanc n’est en effet pas une catégorie raciale, mais une catégorie sociale. La race est, comme la classe et le sexe, une construction sociale, et le racisme, comme l’oppression de classe et l’oppression de genre, s’incarne dans une souffrance sociale : ne pas trouver d’emploi ou de logement parce qu’on est noir ou arabe, être exclu de l’école parce qu’on porte un voile, etc… »
Pierre Tévanian, « Réflexions sur le privilège blanc », dans De quelle couleur sont les blancs ?, sous la direction de Sylvie Laurent et Thierry Leclère, La découverte, 2013. https://www.cairn.info/de-quelle-couleur-sont-les-blancs—9782707175588-page-23.htm

« En premier lieu, peut-on réduire le racisme à une thèse scientifique erronée ? De fait, il s’agit là d’un biais intellectualiste dont il faut se garder : la race n’est pas tant fausse que dangereuse. Car cette « erreur » est efficace ; elle valide ce qu’il faut bien appeler la domination raciale. S’il faut la combattre, ce n’est pas par amour de la vérité, mais par haine de l’injustice. Certes, le racisme scientifique a pu, dans le passé, être utilisé pour légitimer un racisme juridique. Toutefois, après la Seconde Guerre mondiale, le discrédit de l’un et de l’autre n’a manifestement pas permis d’en finir avec le racisme ; et si l’éducation contre le racisme demeure nécessaire, il s’avère qu’elle n’est jamais suffisante. En outre, si l’extrême droite a évité de voter l’amendement, n’est-ce pas la preuve que l’enjeu est bien politique ? Si le racisme peut effectivement s’autoriser de la science, il convient donc de penser ce savoir, inséparablement, comme une forme de pouvoir. (…) Dire de personnes qu’elles sont « blanches » (ou « non-blanches »), ce n’est donc nullement revenir à la race biologique. Au contraire, c’est les caractériser, non par leur couleur de peau, mais par leur position sociale. Ainsi, quand on étudie la « blanchité », l’abstraction du concept protège d’une vision substantialiste (« les Blancs ») : la question centrale de ce champ d’études n’est-elle pas « comment on devient blanc » ? De même, parler de personnes « racisées » signifie que leur condition résulte d’un processus social, et non d’une donnée physiologique. Le racisme ne présuppose donc pas une réalité empirique de la race : il la produit. Aussi la racialisation peut-elle concerner des groupes définis au premier chef, non par la couleur de peau, mais par la religion (comme les juifs ou les musulmans). C’est l’altérité naturalisée (et non pas naturelle) qui est principe de hiérarchisation. (…) Au lieu d’enfermer les personnes dans des cases identitaires, au risque de les essentialiser, les approches intersectionnelles partent du fait que les catégories sociales sont le produit d’une catégorisation politique pour mieux analyser l’articulation de formes de domination plurielles – en particulier sexe et race, au même titre que classe. »
Eric Fassin, « Le mot race », blog Mediapart, 26/09/2019. https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/260919/le-mot-race

 3. Non-mixité

« La pratique de la non-mixité est tout simplement la conséquence de la théorie de l’auto-émancipation. L’auto-émancipation, c’est la lutte par les opprimés pour les opprimés. Cette idée simple, il semble que chaque génération politique doive la redécouvrir. Dans les années 1960, elle a d’abord été redécouverte par le mouvement américain pour les droits civils qui, après deux ans de lutte mixte, a décidé de créer des groupes noirs, fermés aux Blancs. C’était, cela demeure, la condition pour que leur expérience de discrimination et d’humiliation puisse se dire, sans crainte de faire de la peine aux bons Blancs ; pour que la rancœur puisse s’exprimer – et elle doit s’exprimer ; pour que l’admiration que les opprimés, même révoltés, ne peuvent s’empêcher d’avoir pour les dominants – les noirs pour les Blancs, les femmes pour les hommes – ne joue pas pour donner plus de poids aux représentants du groupe dominant. Car dans les groupes mixtes, Noirs-Blancs ou femmes-hommes, et en général dans les groupes dominés-dominants, c’est la vision dominante du préjudice subi par le groupe dominé qui tend à… dominer. Les opprimés doivent non seulement diriger la lutte contre leur oppression, mais auparavant définir cette oppression elles et eux-mêmes. C’est pourquoi la non-mixité voulue, la non-mixité politique, doit demeurer la pratique de base de toute lutte ; et c’est seulement ainsi que les moments mixtes de la lutte – car il y en a et il faut qu’il y en ait – ne seront pas susceptibles de déraper vers une reconduction douce de la domination. »
Christine Delphy, la non-mixité : une nécessité politique, Les Mots Sont Importants, 2006. Texte écrit et lu à l’occasion de la Fête des 50 ans du Monde diplomatique. http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite

« La non-mixité n’est pas nouvelle en France. La mairie de Paris elle-même ne voit aucun mal à subventionner « la Maison des femmes de Paris » qui réunit exclusivement des femmes. Dans les années 1970, les féministes françaises, inspirées par les mouvements noirs américains, s’approprient la non-mixité comme mode d’organisation politique. C’est ainsi que l’on peut lire sous la plume Mouvement de libération des Femmes (MLF) (revue Partisans 1970) : « Nous sommes arrivés à la nécessité de la non-mixité. Nous avons pris conscience qu’à l’exemple de tous les groupes opprimés, c’était à nous de prendre en charge notre propre libération. » C’est au sein de ces réunions que peuvent éclore les revendications féministes qui aboutiront notamment à la légalisation de l’IVG.  »
Rokhaya Diallo, « La non-mixité, un outil politique indispensable », Slate, 02/06/2017. http://www.slate.fr/story/146466/non-mixite-rokhaya-diallo

« De toute évidence, le problème n’est pas la non-mixité en tant que telle. Elle est en effet la norme au sein de nombreux espaces sociaux, à commencer par le champ politique, où les minorités et les femmes sont très largement sous-représentées, sans que cela fasse scandale. Non, ce qui pose problème, c’est que la non-mixité soit choisie, assumée, revendiquée, ne serait-ce que pour quelques heures. J’ai eu l’occasion dans le cadre de mes recherches de suivre des mouvements sociaux ayant recours à cette pratique, à l’image de Black Lives Matter aux Etats-Unis, où lors de ses réunions mensuelles, ceux qui se définissaient comme noirs se retrouvaient entre eux à certains moments. S’agit-il dès lors d’espaces interdits aux Blancs, comme on l’a entendu ? Ce n’est pas comme cela que les militants conçoivent leurs initiatives. Moi qui suis perçu comme blanc, pouvais-je dès lors y participer ? Dans l’absolu oui, car ce n’est pas tant la couleur de la peau qui compte que l’expérience vécue. J’aurais cependant été bien en peine d’expliquer quelles expériences de racisme et de discrimination j’avais subies, alors que c’est notamment l’objet de ces réunions. Je ne me suis jamais vu refuser un logement ou un emploi, ou n’ai été contrôlé par la police en raison de mon faciès. Au contraire, j’ai plutôt bénéficié d’une concurrence faussée en ma faveur par l’élimination de candidats potentiels qui ne me ressemblaient pas. C’est ce qu’on appelle le privilège blanc. Le racisme n’est pas qu’un problème de discours, c’est avant tout un rapport de pouvoir. (…) La non-mixité temporaire permet de libérer la parole et de se rendre compte que son expérience, loin d’être unique, est partagée par d’autres. Les espaces de non-mixité temporaire apparaissent dès lors comme des safe spaces, des espaces où, le temps d’une réunion, la pression sociale associée au racisme ordinaire est suspendue. Il n’empêche, distinguer entre les Blancs, les Noirs, les Arabes et tous les autres, n’est-ce pas foncièrement raciste ? Une société reposant sur le mélange, la diversité et le métissage n’est-elle pas préférable à un monde marqué par l’entre-soi et la ségrégation ? L’objectif de mélange est probablement partagé par la plupart des organisateurs d’espaces temporaires non mixtes, la question est celle des moyens pour y parvenir. La non-mixité temporaire constitue une stratégie, pas un projet de société. Il s’agit de permettre à ceux qui subissent le racisme de s’auto-organiser pour mettre à mal les formes de hiérarchisation et de ségrégation qui structurent la société, afin d’accéder au mélange si les gens le souhaitent, et surtout à l’égalité. »
Julien Talpin, chargé de recherches CNRS, Directeur adjoint du CERAPS (Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales, Université Lille 2), « La non-mixité, étape sur le chemin de l’égalité », Libération, 24/11/2017. https://www.liberation.fr/debats/2017/11/24/la-non-mixite-etape-sur-le-chemin-de-l-egalite_1612401

4. Sur la non-mixité dans l’Education Nationale

Préconisation du réseau Canopé sur l’égalité fills-garçon : https://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-filles-garcons/integrer-legalite-dans-les-enseignements-du-second-degre-en-education-physique-et-sportive.html
« L’intérêt de réfléchir et faire réfléchir les enseignants d’EPS sur les problématiques du féminin/masculin, c’est pointer l’inscription des stéréotypes, les formes de stigmatisation ou de différenciation qu’ils génèrent de manière implicite ou explicite. L’EPS est une discipline dans laquelle les élèves mobilisent des ressources physiologiques et musculaires. Ces ressources, inégalement distribuées entre les garçons et les filles, sont autant de justifications à une différenciation, à une démixité dans les pratiques. »

Interview de Sigolène Couchot-Schiex, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Paris-Est Créteil. https://usep.org/index.php/2018/12/05/eps-et-sport-scolaire-la-mixite-ne-suffit-pas/
« Est-il parfois pertinent, sur le plan pédagogique, de séparer filles et garçons dans les activités physiques et sportives ? La vraie question est : faut-il accepter de passer par des étapes intermédiaires permettant de travailler tranquillement, en confiance. Cela ne doit pas être systématisé ni perdurer, mais, en effet, il peut y avoir un intérêt à offrir aux filles un temps de pratique plus important. »

5. Sur le racisme dans l’Education nationale

Articles :
- Abdeljalil Akkari, « Les jeunes d’origine maghrébine en France : Les limites de l’intégration par l’école », Esprit critique, 2001. http://www.espritcritique.org/0308/article1.html
- Georges Felouzis, « La ségrégation ethnique au collège et ses conséquences », Revue française de sociologie, 2003. https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-1-2003-3-page-413.htm
- Philippe Perrot, « La discrimination systémique dans le système éducatif français. Une étude de cas sur l’impact des conditions sociales de certification dans l’orientation des enfants des minorités ethniques d’un « collège de banlieue », Cahiers de l’URMIS Unité de Recherche Migrations et Société 5Paris Diderot – Nice Sophia Antipolis), 2006. https://journals.openedition.org/urmis/259
- Stéphane Zéphir, « Catégorisation ethnoraciale en milieu scolaire. Une analyse contrastive de conseils de discipline », Revue Française de Pédagogie, 2013. https://journals.openedition.org/rfp/4237
- Valérie Lanier, « Analyse de l’occidentalocentrisme dans les manuels scolaires de collège français et construction négative de l’altérité », Carrefours de l’éducation, 2017. https://www.cairn.info/revue-carrefours-de-l-education-2017-1-page-57.htm

Thèses doctorales :
- Jean-Pierre Zirotti et alii, La scolarisation des enfants de travailleurs immigrés. Les mécanismes institutionnalisés de la domination : processus objectifs et effets subjectifs, Université de Nice, 1984.
- Fabrice Dhume, Entre l’école et l’entreprise, la discrimination ethnico-raciale dans les stages. Une sociologie publique de l’ethnicisation des frontières et de l’ordre scolaires, , Université de Provence, Aix-Marseille I, 2011.
- Sonia Mejri, Les conceptions et les images de l’Islam et des Arabes dans les manuels scolaires d’histoire en France (1948-2008) : la constitution d’une altérité stéréotypée, Université de Montpellier, 2019.

Ouvrages :
- Véronique de Rudder, Christian Poiret et François Vourc’h, L’Inégalité raciste. L’universalité républicaine à l’épreuve, P.U.F., 2000.
- George Felouzis, Françoise Liot, Joëlle Perroton, L’apartheid scolaire, Seuil, 2005.
- Fabrice Dhume, Suzana Dukic, Séverine Chauvel, Philippe Perrot, Orientation scolaire et discrimination, La Documentation Française, 2011.
- François Durpaire, Béatrice Mabilon-Bonfils, Fatima moins bien notée que Marianne, Editions de l’aube, 2016.

Colloque :
- « Racisme et discrimination raciale, de l’école à l’université », Université Paris Diderot, 27-29 septembre 2018.
OBJECTIFS DU COLLOQUE
Ce colloque interdisciplinaire vise à ouvrir le débat sur la réalité du racisme et des discriminations raciales dans les champs scolaire et académique, à partir d’un état actualisé des connaissances. Colloque de portée internationale, bien que particulièrement centré sur l’analyse de la situation dans l’espace national français (métropole et outre-mers), il vise ainsi à contribuer à dresser une « cartographie » de ce que l’on sait ou non à ce jour sur les processus de racisme et de discrimination raciale à l’école et dans le monde académique, dans leurs articulations avec les autres systèmes de pouvoir et de hiérarchisation sociale, afin de pouvoir dégager des perspectives pour des programmes ultérieurs de recherche. Il vise d’autre part à contribuer à rendre visibles, audibles et discutables publiquement des questions controversées, des travaux peu visibles ou méconnus ainsi que des problématisations laissant leur place aux « savoirs assujettis ». Il vise enfin à ouvrir un espace public autour de l’échange et de la confrontation d’analyses, permettant le dialogue entre des points de vue de recherche et des points de vue de l’action, sur ces questions insuffisamment légitimes malgré leur importance sociale et politique.
https://racismeecole.sciencesconf.org/
L’expertise de SUD Education 93 sur les questions d’antiracisme à l’école a été reconnue car pendant ce colloque deux membres de la commission antiraciste du syndicat ont été invitées à s’exprimer lors d’une table ronde (vendredi 28/09/2018, 16h-18h) :
Table-ronde : Les lutes antracistes et antdiscriminatoires dans et autour de l’école
Animation : Pauline Picots Aude Rabaud & Romane Blassel
• eanane Karimi, sociologue, Université de Strasbourg
• Karim Chaouchi, Collectf Vivre ensemble l’égalité », Lormont
• Lissell Quiroz, Front de mères
• Wiam Berhouma, professeure d’anglais à Noisy-le-Sec & Rachel Salem, professeure des écoles à Aubervilliers, Commission racisme » Sud-éducation
https://racismeecole.sciencesconf.org/data/pages/V5_Programme_2.pdf